Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 4
Daniel James Jackdaw
Ce jeune Irlandais de Londres, puceau discographique, possède le genre de voix mélancolique et mâle qui fait craquer les daronnes britanniques : elles se font offrir le compact-disc pour la fête des mères. De Jack Bugg à Chris Martin, le marché est juteux et Daniel James pourrait empocher la mise non seulement dans son Royaume, mais aussi des deux côtés de l’Atlantique, avec son astucieuse vidéo – et son cœur porté par-dessus le t-shirt, ostensiblement. Attendez que Nagui tombe sur cette chanson…
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http://www.youtube.com/watch?v=Yse9oNhZ3wM
MARDI 5
The Computers Disco Sucks
Ces Londoniens, plus dandys encore que les Hives, ont décidé de prouver, malgré leur nom, que la dance-music n’était pas ce qu’on croit : sans synthés, sans machines, sans informatique, eux dansent, jusqu’à en faire fondre leur gomina savamment étalée, sur des vieux tubes soul ou rock’n’roll. Pas étonnant qu’ils viennent cette semaine visiter la France à l’occasion des Nuits de l’Alligator, un festival où l’on n’aime pas trop plein de mots en “ette” (majorette, boules à facettes, paillettes, sornettes, gadget ou lavette).
MERCREDI 6
Keaton Henson Lying To You
Le gros coup de cœur, voire de massue, de ce début d’année : enjolivé et sublimé par un voyage en Californie, le songwriting du prodige anglais a encore gagné en puissance sans perdre de sa fragilité. Digne héritier de Jeff Buckley et Elliott Smith, le barbu tourmenté pourrait réserver dès cette fin d’hiver sa place sur le podium de l’année. Ames sensibles, ne pas s’abstenir.
JEUDI 7
Scrufizzer Rap Rave
Aux nigauds, ballots, conauds et lourdauds qui s’entêtent à nier le rap anglais, on conseillera l’écoute immédiate et intensive de ce franc-tireur londonien. Pas seulement pour son flow affolé, mais aussi pour ses constructions soniques assez sidérantes, échappées en volutes d’un cauchemar défoncé. Peut-être ce que les rues de Londres ont inventé de plus excitant depuis Dizzee Rascal. “Who wants to hear my brand new sound ?” Moi, moi, moi monsieur !
VENDREDI 8
Steffaloo Can’t You See
On ne fait guère plus nu, plus désolé que cette folk-song qu’on dirait enregistrée sous la douche, sous des gouttes acides et souillées. Et pourtant, malgré ses airs inhospitaliers, voire hostiles, cette chanson entête, obsède comme le firent autrefois les premières sorties pareillement solennelles de Catpower ou Shannon Wright. Une vidéo, encore plus dépouillée, confirme, yeux dans les yeux, que l’Américaine n’a pas froid (aux yeux, justement).
SAMEDI 9
Cinéma Pour Adulte Electrodrama
Cinéma Pour Adulte ? Le nom va nettement mieux que Film Noir, par exemple, à ces deux fêtards français répondant aux noms très Marc Dorcel de Baronne de Baronnie et Benoit de Bonnefamille. Musique pour rallyes huppés, donc, Electrodrama se soucie des préliminaires comme de sa première communion, passant directement au chaudard, au torride, au paillard. “Let me show you/what’s my french erotica/You’ll understand/sex is no drama” et soudain s’envolent des siècles de tradition française, faite d’érotisme patient, de séduction lente, de jeux sophistiqués, tous remplacés ici par une bourrinade discoïde sous influence lubrique d’Italiens moustachus. Merde, La France, quand même…
DIMANCHE 10
Hugo Berlin The Glass Arrow
Une découverte de l’ami Kim, dont les nuits de vigie sur la hune du net ont permis de voir passer Hugo Berlin à l’horizon. Venue de Portland, comme beaucoup de pestes électriques américaines à petits cœurs romantiques, Hugo Berlin joue à l’oiseau noir, au corbeau éploré. Mais sa guitare, qu’elle sample et boucle comme on tricote la laine vierge pour une écharpe informe, n’est que paix et volupté, avec des traces de gris dedans. Ça ne ressemble à rien, si ce n’est à un blues bienheureux de la préhistoire, et c’est idéal pour lézarder un dimanche après-midi.
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