Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 7
Skaters Schemers
Souvent, les groupes anglais se prennent pour des Américains, endossant comme un déguisement de carnaval le son, l’attitude, la coolitude et même l’accent. Avec Skaters, c’est l’inverse : petite colonie farouchement britannique au cœur de Brooklyn, le groupe semble tout ignorer de l’agitation du quartier et s’entête à écouter encore et toujours les Libertines ou Razorlight… Et le pire, c’est qu’ils possèdent suffisamment de morgue, d’élégance et de refrains pour démarrer un très étrange revival, dix ans après !
MARDI 8
Hundred Waters Thistle
Même si le groupe semble avoir été conçu en réunion marketing – “vous me mettrez un pointe d’Animal Collective, mains moins prise de chou. Et une dégaine à la Braids, mais en plus godiche geek chic” –, même s’il a des faux airs de boy’s band pour Pitchfork, il serait injuste de négliger ces Américains. Car si le son d’Hundred Waters a fait son nid dans celui d’autres drôles d’oiseaux, le groupe de Floride possède un indéniable don mélodique, qui le sauve très largement de la copie carbone, et une culture rare, qui lui a fait remonter le folk jusqu’aux excentriques anglais de la charnière 60’s/70’s.
MERCREDI 9
SAYEM Thrill
Quand il ne produit pas, ou ne protège pas, toute une scène française affriolante et libre (Joya Hope, OK Channel, Toys ou Who Makes Anita Shake), Sayem garde pour lui quelques minutes de studio et, surtout, une écriture démesurée. Ça se confirme avec ce premier (trop court) extrait de son nouvel album, sur lequel quelques-uns de ses protégé(e)s viendront offrir leur voix à ses manipulations sadiques et charnelles. Les inconscient(e)s !
JEUDI 10
Adam Kanyama The Golden Child
On n’attend pas fatalement de découvrir un rappeur d’avenir dans une émission de télé-réalité comme X-Factor. Et encore moins dans sa version suédoise. Mais à 16 ans, Adam Kanyama a enflammé la télé avec sa reprise de Niggaz In Paris, l’hymne casse-gueule de Jay-Z et Kanye. Après la Suède, le monde : son flow rebondissant pourrait même faire sensation dans le game, toujours gourmand de sang neuf, de son neuf. Et cette voix, aussi gymnaste que soulful, aussi ado que sage, devrait s’offrir quelques spectaculaires featurings en 2013. Chez 1995, pour refaire le matche France-Suède ?
VENDREDI 11
FI/SHE/S Nightcall (Kavinsky cover)
Leur nom-logo, avec ses coquetteries typos, ferait penser à un jeune groupe de Manchester. Leurs influences revendiquées – Grizzly Bear, Hot Chip, Animal Collective – confirme cette impression d’air du temps goulûment avalé. Et on ne parle même pas de leur reprise, très réussie, de Kavinsky – sinon, vous allez penser qu’ils lèchent un peu trop les bottes de Pitchfork. C’est pourtant sans ronds de jambe, sans flagorneries que ces Franciliens méritent les honneurs, grâce à une approche délicate mais dynamique du songwriting, qui évolue ici main dans la main avec le soundwriting. Doués.
SAMEDI 12
Pascal Pinon Twosomeness Album Teaser
Signé par le label allemand Morr, refuge de tout un tas d’éclopés partouzeurs du folk, de la pop et de l’electonica, Pascal Pinon (Jófríður et Ásthildur pour l’état-civil islandais) fait honneur aux dogmes de la bonne maison. Fidèles à ces langues anciennes mais suffisamment malines pour leur imposer une grammaire allégée, les jumelles de Reykjavik enchantent sur un album dont elles présentent ici le trailer. Le “vrai” Pascal Pinon était il y a cent ans un monstre de foire, à deux têtes : il en faut bien deux pour contenir toutes les élucubrations des frangines.
DIMANCHE 13
Cheatahs The Swan
Avec un nom pareil, les Londoniens de Cheatahs n’auraient pu être que des singes savants, se contentant (et ils le font très bien) de singer la pop écartelée, électrocutée, diffractée de My Bloody Valentine ou Ride. Mais leur supplément d’âme, qui fait la différence avec des dizaines de shoegazers coincés au pied du mur du son, c’est qu’eux savent séduire la pop, la rassurer, l’attendrir avant de l’entraîner dans le déluge électrique. La preuve avec The Swan, qui a vu le loup : on reparlera d’eux en 2013.