Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI
Deptford Goth Life After Defo
La grande joie de retrouver déjà notre héros des sous-sols londoniens, avec un nouveau single qui continue de creuser un (françois) filon aussi scintillant que noir. La grande joie ? On se comprend : sa musique reste certes mélancolique et lancinante, mais offre pourtant un bien-être, une béatitude rarement croisés depuis Burial ou James Blake. Surtout que cette fois-ci, il invite une sorte de gospel pâle, spectral sur ses terres brûlées, faussement désolées et horizontales. On a beaucoup misé, chez les bookmakers, sur le triomphe de cette musique vénéneuse : on attend donc son premier album avec fébrilité.
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MARDI
Rusconi Alice In The Sky
Ces Suisses, visiblement, ne paient pas l’électricité : comment expliquer sinon qu’elle nourrisse à ce point une musique lancinante mais implosive ? Sur un précédent album, ils reprenaient douze titres de Sonic Youth. Là, alors que le groupe est rejoint par le très libre Fred Frith, c’est plutôt Supersonic Youth, sur un clip qu’on déconseille de regarder seul, le soir, quand un serial killer (ou un paon, un âne ou des chiens fous) rodent dans la forêt. Alice In The Sky – “with diamonds” ? « With drama”, serait-on tenté de rajouter.
MERCREDI
P.O.S. Fuck Your Stuff
Son quatrième album s’appelle We Don’t Even Live Here et c’est une boucherie – une épicerie fine aussi. Car en équilibrant ses paroles franchement obliques avec des beats massifs, malades, le “philosophe punk” Stefon Alexander, plus connu sous le nom de guerre P.O.S., signe ici un véritable manifeste, où l’on croise, toujours sur les bons coups, Justin Vernon de Bon Iver. Anti bling-bling, anti-swag – Naomi Klein est dans la photo.
JEUDI
Valerie June Workin Woman
Elle porte tellement chance que la Nasa voudra bientôt explorer la bonne étoile de Valérie June, signée par les esthètes londoniens de Sunday Best et prise sous son aile par Dan Auerbach des Black Keys. Débarquée de Memphis à la fin des années 00 avec sa voix qui sent la clope roulée, voire le moonshine, Valerie June joue roots mais des roots encore gorgées de sève – le blues en langue moderne. C’est une sorcière : elle ressemble à La Vouivre !
VENDREDI
Sing Tank Give It To Me (Noonday Underground Remix)
C’est l’entente cordiale entre le fragile groupe parisien et les féroces remixeurs anglais, souvent croisés aux côtés de Paul Weller. Ça devrait se passer sur une plage de Brighton des sixties, tant ça sent la party joyeuse, avec scooters rutilants, mini-jupes insolentes pour les filles, costards de milords pour les garçons. Et volent les galets dans la gueule des rockers.
SAMEDI
Sure Thing Holding You Tight
Il y avait longtemps que nous n’avions pas rendu visite à Bristol, capitale anglaise de la coolitude indolente. Mais loin des brumes et glacis du trip-hop, c’est les lèvres en feu de Chloé Lang qui nous poussent vers l’Ouest : poussée au vice par une redoutable brochette de producteurs locaux, elle signe avec Holding You Tight une nu-disco torride et glorieusement rétro, parfaitement dans l’air du temps anglais – la jeunesse a effacé le disque dur, tout est donc neuf !
DIMANCHE
Watine Books & Lovers
S’il n’est pas rare qu’une chanson rende hommage à un artiste – on pense à Neil Young évoquant Johnny Rotten ou à House Of Love chantant sur les Beatles et les Stones –, il est par contre nettement plus insolite qu’une chanson soit envisagée comme un tribute à une autre chanson. C’est ce que fait la Parisienne Watine en rendant hommage non seulement Divine Comedy, mais surtout à leur The Booklovers, list-song littéraire et abracadabrante, en une pop-song pareillement érudite et baroque. Joli clip londonien, en plus.
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