Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 30
Tula // River
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La rivière dont il est ici question est tout sauf un fleuve tranquille. Elle a pris sa source en Suède, avant de se détourner à Berlin, où s’est installé le groupe, que l’on avait repéré sur une reprise fatalement sexuelle du Wicked Game de Chris Isaak. Le groupe, avare d’informations, ne communique guère plus par sa musique : juste une poignée de chansons en cinq années d’existence. Mais tant qu’elles seront au niveau de ce River accidenté, on pardonnera leur rareté, leur parcimonie : quand on entend ces refrains éclatants, ce songwriting sans retenue, on ne s’étonne plus que les stars mondiales de l’entertainment – de la pop-à-charts au hip-hop – viennent en meute chasser les producteurs et studios suédois.
Mardi 31
Leapling // In Due Time
Toujours réjouissant de constater qu’à Brooklyn, des guitares branleuses et dissonantes, mal élevées chez Sonic Youth, aient résisté à l’artyfartycation du quartier. Car c’est sur fond d’électricité malmenée que Leapling murmure sa pop-song mélancolique, romantique, comme si deux chansons cohabitaient et s’aimaient charnellement malgré toutes leurs différences. Ça tourne un peu en rond, certes (façon The Clean, pour les esthètes de la guitare qui bégaie), mais c’est toujours mieux que de la pop trop carrée.
Mercredi 1
Wartime Blues // Build A Sun
Jusqu’à présent, on connaissait plus Missoula, dans le Montana, pour sa concentration inouïe d’écrivains indispensables – Norman McLean, Jim Harrison, James Crumley – et comme lieu de naissance de David Lynch. A ces visions déglinguées de l’Amérique buissonnière, Wartime Blues offre une extension musicale, dans une lignée de disques qui s’étendrait du Nebraska de Springsteen au Texas des Townes Van Zandt ou Steve Earle. Classique, mais classe.
Jeudi 2
Kotomi // Sober For The Weekend
Kotomi, comme son nom ne l’indique pas, vient du quartier Angeleno de Silver Lake, où ses voisins la connaissent sous le nom de Lauren Hillman. A moins qu’ils ne l’appellent “la furie qui joue de la guitare torsadée toute la nuit et qui va finir au trou si elle continue de m’empêcher de roupilller avec ses chansons qui vomissent leur électricité rouge par les fenêtres”. Ou un truc comme ça. Nous, qui habitons loin de Silver Lake, on est ravis que Kotomi leur pourrissent la nuit, tant que ses chansons provoqueront de tels frissons, de telles envies de sautiller sur place. Que les voisins se rassurent : si Kotomi continue d’écrire de tels tubes, elle va déménager à Hollywood.
Vendredi 3
For Esmé // Just Yet
Avant même d’écouter la première note de ces Canadiens mixtes de Toronto, la décision est prise de les aimer : on ne vole pas impunément son nom à une nouvelle de JD Salinger, For Esmé—with Love and Squalor. Aux confins des douces hallucinations de la dream-pop et d’une électro eighties nettement plus martiale, leur Just Yet se faufile comme un serpent sur la neige. Le lecteur de Bourganeuf, qui sait que les vipères hibernent, ricane dans son coin.
Samedi 4
Loyle Carner // Mufasa
Remercions le désœuvrement, les interminables temps mort d’une tournée : c’est dans ces moments perdus, quand le Londonien tournait avec Kate Tempest, Joey Bada$$ ou Atmosphere, que Loyle Carner a tricoté à la main ce track délicieusement old skool et captivant. Une merveille ouatée et caoutchouteuse, qui n’empêche pas des rimes autrement plus anguleuses.
Dimanche 5
Bon Voyage // Booshie
Avant de vous laisser prendre la route en ce dimanche, laissez-nous vous souhaiter Bon Voyage. Surtout si vous possédez une voiture équipée en suspensions hydrauliques et que vous pouvez la faire danser, rebondir, tournoyer, cabrioler. Car ce Booshie aussi crétinus que réjouissant servira de bande-son à tous les mouvements saccadés, furibonds, débauchés que pourront vous permettre vos suspensions. Au pire, si vous n’avez pas le low-rider adéquat, vos hanches feront parfaitement l’affaire.
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