Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
Lundi 2
Grandbrothers // Naive Rider
Repérés par Gilles Peterson, cette paire d’Allemands se sont rencontrés sur les bancs de la fac de Düsseldorf. On imagine volontiers la section musicologie, tant leur musique semble millimétrée, érudite de Reich (Steve, hein), voire de Terry Riley. Mais très vite, des petits dérapages, des combinaisons facétieuses entraînent Naive Rider loin des musiques savantes, pour un dialogue virevoltant et gai entre machines et piano, qui enchante un premier album prévu à la fin du mois, sur un label justement baptisé Film.
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Mardi 3
Natalie McCool // Pins
Ça n’est pas la première fois qu’on se monte ici le bourrichon sur Natalie McCool (ce nom, quand même !) et quelque chose nous dit que ça n’est pas fini. Ce “quelque chose”, c’est par exemple Pins, la nouvelle chanson de la diva de Liverpool, épaulée parfaitement de David Berger, des trop méconnus Outfit. Soit la rencontre idéale entre un chant suranné, éternel, et une production futuriste, qui à eux deux définissent une pop idéale pour aujourd’hui.
Mercredi 4
My Own Ghosts // Started A war
Peu d’informations, mais une certitude : un bienfaiteur de l’humanité (le Parisien Kid Loco) est ici tapi dans l’ombre. Et ombrageuse, cette pop l’est, en un psychédélisme qui bougonne plus qu’il n’explose en mille couleurs, en une Americana poussée au bord de la crise de nerfs. Il faut peu de moyens pour ainsi saper le moral : le violon lancinant de Julie B. Bonnie, la voix décolorée de Thomas (Old Mountain Station), les guitares emmêlées en pelote déchirée. Et ça suffit à créer une musique en lambeaux beaux, une BO acide à ces images sépias d’un mois de mai.
Jeudi 5
Bohkeh // Girl, I’m In Love With You
Ça sent la cathédrale, le studio de l’espace, les outils de science-fiction : Bohkeh enregistre pourtant dans sa chambre de Los Angeles cette musique en kaléidoscope coloré et enchanteur qu’on attend depuis The Avalanches. Ce qu’on ne nous indique pas, c’est la taille de la chambre, capable d’accueillir cette symphonie du bonheur, bâtie comme un millefeuilles d’or et de mousse. Avec beaucoup d’euphorisants entre deux couches. On y replonge immédiatement.
Vendredi 6
Krak Krak // Burnt at the Stake
Punks bouddhistes à crêtes affolantes, les pauvres Brightoniens d’Eighties Matchbox B-Line Disaster étaient arrivés beaucoup trop tôt dans le revival garage-rock qui allait, quelques années plus tard, surexciter leur pays. L’un d’entre eux n’a visiblement perdu ni sa foi, ni sa rage et continue, avec Krak Krak, à distribuer l’électricité par bennes entières. Car le Krak Krak du nom, c’est le bruit des courts-circuits et des étincelles, qui explosent en gerbes indignées de chaque chanson de ce groupe qui ignore les slows. Que le grand crique me croque, voici Krak Krak.
Samedi 7
Michael Feuerstack // The Devil
On sait que personne ne sort indemne de l’Hotel2Tango, le studio de Godspeed You Black Emperor à Montréal. Mais personne ne précise dans quel état on y entre. Par exemple, Michael Feuerstack y est-il entré avec ce son dingue en tête, un genre de krautrock rural, un truc possédé et robotique alors qu’il aspirait peut-être au hamac ? Avait-il déjà The Devil aux trousses avant de passer par ce studio dont sa chanson ressort tendue, affolée, sublime, pour un long sprint du bonheur qui unit Neu! et Neil (Young). On rêve de faire écouter ça à Murat.
Dimanche 8
Lusts // Temptation
On finit la semaine en beauté, avec un investissement fortement conseillé à tous les boursicoteurs de l’indie-pop. Fraîchement signés par le label 1965 de bonne famille, les frères Stones de Leicester s’imposent dès leur premier single comme le juke-box parfait (vous savez, ces gros lecteurs M3’s avec des lumières qui clignotent et dans lesquels les pubs anglais abritent leur trésor national : la pop-music) pour fiesta pompette. Entre clins d’œils (le single s’appelle Temptation, comme un titre de New Order qu’ils rappellent ailleurs) et Rimmel (on pense aussi à Jesus & Mary Chain, voire The Horrors), ils maîtrisent déjà trente années de pop anglaise qui fait danser l’air taciturne. C’est un compliment.
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