Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 5
Rory Wynne // Post Party Confusion
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A Manchester, une grosse partie de la population possède du sang irlandais dans ses veines. Souvent, on sait donc chanter avant de parler. C’est visiblement le cas de Rory Wynne, 15 ans à peine, mais déjà le culot et la gouaille de quelques revivalistes en culottes courtes et morve au nez, de Jake Bugg à Miles Kane. Parce que les hormones le travaillent au corps, il joue son rock à toute berzingue, ce qui ne l’empêche pas de déjà chanter et composer avec précision et classe. Arctic Monkeys, planquez vos fans.
Mardi 6
Taymir // Aaaaah
On parlait hier, au sujet du jeune Rory Wynne, des Arctic Monkeys. Devenu vétéran et référence à même pas 30 ans, Alex Turner a imposé son autorité de vieux sage dissipé jusqu’à la Hollande. C’est là que Taymir a appris la pop en n’écoutant visiblement que les radios anglaises – jusqu’à pousser le vice des références jusqu’à signer sur le label Killing Moon, hommage probable à l’un des actes fondateurs de cette indie-pop crâneuse : Echo & The Bunnymen. Mais qu’importe les références : ce bruyant Aaaaah, c’est le bande son de l’eargasm que provoque cette chanson toute en morgue et élégance surannée.
Mercredi 7
Dunkerque // Carry & Sally
Un des membres de Dunkerque est connu sans être connu dans sa bonne ville de Nantes : il est celui qui, aux concerts, hurle en rituel guerrier “bollocks” entre les morceaux. Ses chansons, avec Dunkerque, sont heureusement moins portées sur la testostérone, largement calmée par la voix adoucissante de Gwen, nettement plus à l’aise en anglais à la Moldy Peaches qu’en français. Mais sur Carry & Sally, jamais Dunkerque n’avait été aussi ensoleillée.
Jeudi 8
Juce // Call You Out
Les trois exubérantes londoniennes de Juce, récemment vues en première partie de Basement Jaxx, se situent entre deux girl-groups aux noms-sigles : TLC et ESG. Il y a beaucoup de place, que comblent fastoche leurs chansons à fortes basses, guitarettes funky et malice saillante. “You make Champagne out of limonade”… C’est un peu ça effectivement : sucré, pétillant, puis grisant.
Vendredi 9
RONiiA // Last Words
Quand elle ne chante pas le folklore du monde triste avec la fanfare brinquebalante de Dark Dark Dark, l’Américaine Nona Marie Invie devient RONiiA et va chercher au pied du mur de Spector des échos infinis, monstrueux, pour chanter une girl-pop à la suavité perverse, voire scandaleuse. Une chanson à base de batterie écrasante, de synthés qui n’en mènent pas large et de voix de fausse ingénue : beau comme une version gothique des Marvelettes.
Samedi 10
Aida Shahghasemi // Beman
On me pardonnera de ne pas citer les paroles ou de raconter la ville d’où vient Aida Shahghasemi : elle est iranienne, a grandi à Téhéran avant de s’installer à Minneapolis en l’an 2000. Elle n’est pas venue seule : elle a importé la massive et magnifique culture de musique classique de son pays (des radios internet en diffuse : check) et une tradition de chant qui la dévore depuis l’enfance. Dans toute sa gravité, son Beman fait partie de ces chansons qu’il est juste impossible d’entendre : il faut l’écouter, elle réclame qu’on cesse toute autre activité, qu’on éteigne le monde qui passe. Magnifique.
Dimanche 11
King Gizzard & The Lizard Wizard // Hot Water
Finissons la semaine dans la sauvagerie et la bonne humeur, avec ces Australiens qui font danser, voire pogoter le psychédélisme avec leurs bons airs d’abrutis et de winners. Leur chanson s’appelle Hot Water et s’ils n’ont pas inventé l’eau chaude, elle leur a bien servi à récurer le garage-rock, qui prend parfois ici des allures de labo krautrock. Sur scène, ils reprennent les Stooges et jouent de la flûte : façon de dire que King Gizzard & The Lizard Wizard, c’est pas du pipeau.
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