Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 21
Marmozets Why Do You Hate Me?
Vous vous souvenez des Byrds, qui étaient des birds avec un “y” ? Eh bien c’est la même chose pour les Marmozets, qui sont des marmosets – soit des ouistitis – avec un “z” qui veut dit dire “z’héros”. Car il ne faudra pas beaucoup de temps à ces marmots avec beaucoup de zeste pour grimper au top des groupes dont la jeunesse collectionne les badges, les mugs et les t-shirts (en nage, les t-shirts, après chaque concert). Les Ouistitiz, comme on pourrait les appeler en gaulois, sont donc quatre garçons et une fille qui ressemble à la petite sœur, voire la fille de Shirley Manson de Garbage, air peste et voix garce, même pas un siècle à eux cinq. Mais le vacarme n’attend pas le nombre des années et à ce jeu du refrain pop directement branché à la centrale nucléaire, les teignes du Nord visent précis et sans trembler. Metal et pop, sacrés galopins.
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MARDI 22
Beau Fun Holiday
On avait connu Sylvain Przybylski derrière les claviers épileptiques et le micro surexcité de Curry & Coco. Désormais parisien, le Lillois a transformé son appartement en petite usine à tubes où, seul, il continue de jouer goulûment avec la pop-music, qu’il maltraite et bichonne à qui mieux mieux, en un groove lent et scandaleux, qui parle prioritairement aux hanches, avec une langueur enfumée que lui interdisait parfois la frénésie rythmique de Curry & Coco. C’est beau, pas forcément fun, c’est Beau Fun et ça sent le sexe.
MERCREDI 23
Woman’s Hour Conversations
Attention, la chanteuse Fiona Jane est une traîtresse : sa nonchalance est un piège fatal, son innocence une perversité, son glacis une source de chaleur, son air collet monté un appel à la débauche. Derrière cette pop précieuse et hautaine, à la Au Revoir Simone, ces protégé(e)s de Metronomy, venu(e)s du Nord Ouest anglais, jouent effectivement sur ce nouveau single une pop en Cheval de Troie, qui séduit par sa candeur avant de tordre les humeurs de l’intérieur. Surtout, comme sur le marabouté Darkest Place, quand ils sont remixés par notre chouchou Oceaán.
JEUDI 24
Golden Teacher Party People
Les projets, aventures et collaborations se multiplient pour les anciens agités de LCD Soundystem, mais comme le chantait le groupe sur son premier single, en ricanant très fort : “I’m losing my edge. The kids are coming up from behind. I’m losing my edge to the kids from France and from London.” Mais non mais non. Même si, effectivement, les kids veulent eux aussi s’approprier le droit à la transe et la liesse. Les kids en question, cette semaine, viennent de Glasgow, et ils appliquent à la lettre le programme scolaire de James Murphy, un divin et infernal mélange de raideur new-wave, de débauche disco, de bombance électro, de morgue punk et de puissance rock. Golden Teacher est bon élève.
VENDREDI 25
Ted Zed Alien Monday
Mais non, c’est pas Led Zep, c’est Ted Zed. Une voix tombée du ciel, en un gospel tremblant, translucide, qu’une électro à la fausse nonchalante, comme un Portishead agacé, se charge de faire marcher droit : on pense à une version électro-fuckée de T-Rex, à la limite passionnante du futé et du roublard. Le jeune anglais cite plutôt l’influence de Todd Rundgren, ce qui expliquerait cette manière de détourner, délurer, décoincer la technologie pour parvenir au Graal éternel : la pure pop.
SAMEDI 26
Ought The Weather Song
Le label canadien Constellation ne nous avait pas habitués à un rock aussi limpide, direct, sanguin. Il y a du Strokes et du Parquet Courts – et donc de l’amour pour la guitare tailladée et le chant frénétique – dans cette Weather Song qui fait la pluie (de larmes joyeuses) et le beau temps sur les playlists à nerfs d’acier. Le groupe de Montréal revendique plutôt l’influence des jeunes Talking Heads – et il y a aussi de ça dans leur raideur énervée.
DIMANCHE 27
Mark Berube Carnival
C’est dimanche et on veut danser, nu ou en toge, sous les rayons pourpres du soleil. Et on n’a pas trouvé mieux que ce Carnival pour raviver les souvenirs émus du Beta Band, lorsque folk et psychédélisme marmonnait ainsi des mantras tout en gigotant les bras en l’air, le poil au vent, les corps en transe. Cette merveille de songwriting fiévreux est sortie l’an passé, mais elle reste le point fort de Russian Dolls, nouvel album du Canadien Mark Berube qui sort demain en France. Vivement lundi.
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