Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 03
We The Wild Body Electric (Blue)
En toute simplicité, le premier EP de ces Londoniens s’appelle Vol. 1 – ce qui laisse envisager une discographie longue et déjà planifiée. Vol.1 ne s’écoute cependant pas avec le volume sur 1, tant cette pop d’ampleur se déguste avec le ventre, les organes, secoués par cette chanson aux multiples rebondissements. Car en alternant spoken-pop et rock électrocuté, le duo – rescapé du split de Futures – s’échappe à la gravité d’Alt-J pour s’offrir une de ces chansons en crêtes dont les dynamiques sournoises réveilleront et électrocuteront les festivaliers.
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MARDI 04
Kyan Rosetta (Kingdom remix)
La presse anglaise voit déjà en ce jeune homme venu de Cambridge la réponse anglaise à la soul imprévisible de Frank Ocean. A côté du Californien, il a pourtant l’air d’un enfant de chœur, Kyan, avec sa soul bien repassée, ses arrangements avec la raie de côté et son bagage où tout est bien rangé, de Prince au gospel, du doo-wop à Stevie Wonder. Reste sa voix, nettement plus riche et déroutante que ses musiques parfois trop sages, qu’un remix dévie ici du droit chemin.
MERCREDI 05
Lawrence Rothman Fatal Attraction
Attention aux âmes sensibles et aux estomacs fragiles : Lawrence Rothman fait passer Woodkid pour un minimaliste renfrogné et Antony & The Johnsons pour Motorhead à la fête de la bière de Munich. C’est dire comme le chant de ce Californien, au parcours cabossé, va loin dans l’extravagance. Fan de Bukowski, de Leonard Cohen comme de R&B, ce protégé de la réalisatrice Floria Sigismundi sera sans forcer une des voix marquantes de 2014. N’écoutez pas les haterz que cette merveille pour voix d’ange et Roland 808 fera ricaner : en cachette, ils écoutent Coldplay aux toilettes.
JEUDI 06
Iberia Glide
Bon, ça commence à bien faire ce grand bazar de la géographie humiliée, qui fait que I’m From Barcelona est originaire de Stockholm ou Vancouver Sleep Clinic d’Australie. Dans cette logique du déni et du mépris des cartes et atlas, Iberia vient de Berlin via Stockholm. Mais son Glide vient d’ailleurs, d’une nuit blanche sans lune, sans espoir, dans un club glauque et hostile où cette électro vacillante a fait de mauvaises rencontres – un moine grégorien, une beatbox impassible, des échos fantomatiques. Le genre de titre sale qui donne envie de se laver les mais après écoute : bon signe.
VENDREDI 07
Phox Slow Motion
On vérifie que leur ville existe vraiment : Baraboo, dans le Wisconsin. La ville d’origine des Barbapapas avec des Paraboots et des barbes à poux ? Non, la petite ville existe vraiment, et Phox abrite un pourcentage important de la population des moins de 25 ans de Baraboo : sept d’entre eux. Mixte, farfelu et un rien inquiétant (il est question de mutants venus d’un empoisonnement des eaux locales), le groupe furieusement geek enchante sur cette vidéo au psychédélisme en marshmallow, d’une ampleur, voire d’une grandeur adorables. Il existe une école du cirque à Baraboo, ça explique peut-être cette vidéo.
SAMEDI 08
D/C Devil On My Shoulder
Orchestre de chambrette plus qu’orchestre de chambre, D/C y dirige avec son Mac un ensemble de fantômes riche en cordes, échos et lignes de fuite. Peut-être plus à l’aise dans la production que dans le songwriting ou le chant encore frêle, le jeune anglais, violoncelliste de formation, fait partie de cette très vaste armée des ombres soul levée par la grâce de Sohn, James Blake ou Sampha – et il pourrait bien en devenir un admirable amiral.
DIMANCHE 09
Oliver Wilde On This Morning
C’est dimanche et aujourd’hui, on sort dans les bois, voire si les jonquilles ne seraient pas de sortie (on espère aussi croiser Blanche Neige et Big Foot). Bref, il faut du folk dans le Walkman et ce jeune anglais des terres agricoles chérissant Nick Drake, Sparklehorse ou Elliott Smith, sera l’homme de la situation. Surtout qu’il est venu richement accompagné de cordes et d’une production étonnante, électrique et touffue. Oliver Wilde : nettement plus Oscar Wilde que Born To Be Wild.
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