Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 24
Etches The Charm Offensive
Même dans l’obscurité méchante, même dans les tréfonds d’une nuit sans lune, même dans les brumes stagnantes de la Mersey, à Liverpool, on continue de choyer la mélodie. Ralentie, inquiète, effilochée, elle reste au centre de cette jolie gueule d’atmosphère, qu’il faudra suivre sur la longueur d’un album, nettement mieux adapté à ces constructions patientes, savantes – demandez à Interpol. Ceci dit, on n’a jamais entendu cowbell disco sonner à ce point comme le glas !
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MARDI 25
Hockeysmith But Blood
Déjà défendues ici même il y a quelques mois, les frangines anglaises pourraient très vite devenir résidentes fixes de cette rubrique. Résidentes ? Il faudrait déjà que ces espiègles pétroleuses abandonnent la caravane que la légende déjà excitée présente comme leur maison et leur studio. Où elles jouent de la pop sur son 31, c’est à dire espiègle, vicieuse, aguicheuse et sale sous ses airs proprets, qui pourrait contaminer les radios. Ou comment le caravaning risque de devenir la coolitude même.
MERCREDI 26
Cherub Lifesaver
À Nashville, jouer de l’électro-pop efféminée, extravagante et fêtarde doit être un sérieux moyen de finir avec plumes et goudron. Ça n’a pas l’air d’affoler Jordan Kelley et Jason Huber, cousins de province des Scissor Sisters qui se la jouent méchamment glam sur ce disco lamé. Rencontre cocasse entre un beatmaker hip-hop et un chanteur folk psychédélique, Cherub évoque ainsi un MGMT déglingué au Malibu, ivre de Bee Gees. Ce qui veut dire que c’est très bien, bande d’ignares.
JEUDI 27
Lovepark Jester
Chaque année en novembre, en hommage aux victimes des conflits du 20e siècle, les Anglais portent en masse un coquelicot du souvenir. Le souvenir, la nostalgie et la mélancolie qui va avec, les Brightoniens de Lovepark les portent toute l’année à la boutonnière, dans des chansons qui habillent leur tracas et rages calmes dans des jolis pulls en laine. Car chez Lovepark, c’est novembre toute l’année, et leur pop s’écoute strictement au coin d’un feu de bois – pas de paille. L’adolescence, qui dure toute la vie.
VENDREDI 28
Holland Lovely Bones
“Rad”, en argot désuet de Californie à rouflaquettes sixties, était le “coolos” ou le “coolio” de l’époque. Des Londoniens, en hommage inversé aux ragnolles de Simply Red ont baptisé leurs soirées Simply Rad et leur programmation est tout simplement coolos. En avril, on retrouvera chez eux les Anglais de Holland, rien à voir avec François, ni avec les Atlas Mountains d’ailleurs, mais beaucoup avec My Bloody Valentine. Car c’est de cette matrice souillée par les décharges, tordue par le plaisir électrique, que se sont échappées ces pop-songs qui ne marchent pas droit, pensent de travers et vivent dans le shimmy. Mais disent le bonheur et l’insolence d’être en vie.
SAMEDI 1er
Oceaán To Lose
En une poignée de remixes et de titres pareillement bouleversants, apaisants et personnels, le Mancunien Oceaán est entré dans nos vies par la grande porte de Piccadilly Station. Il récidive en beauté ténébreuse avec ce To Lose qui gagne encore en ampleur, en suavité et surtout, en éloquence, chassant désormais sur les landes hantées de Mount Kimbie, de James Blake. Mais à l’arme blanche, à la lame froide. Musique accidentelle, fascinante.
DIMANCHE 2
Circa Waves Stuck In My Teeth
On avait commencé la semaine à Liverpool et on revient sur les lieux du crime pour achever en beauté ce dimanche. A Liverpool, accroché comme une moule, on redit ici notre amour immodéré pour la pop-music britannique quand elle possède la gourmandise joyeuse, le toupet mélodique et l’énergie contagieuse des Circa Waves. Leur nouveau single est une fois encore une friandise qui donne des ailes et des sourires idiots : il colle aux oreilles plus qu’aux dents, comme ment le titre.
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