Avec leur troisième album, The Remote Part, les Ecossais d’Idlewild enfoncent le clou : on devrait entendre beaucoup parler de leur power-pop énergique ces prochains mois. Le clip de You Held the World in Your Arms est à voir sur lesinrocks.com
L’Ecosse a toujours eu un statut à part au Royaume-Uni. Si la scène musicale y a toujours été foisonnante, elle s’est surtout illustrée par son indépendance, loin des lumières aveuglantes de Londres, du NME et de ses carrières éclairs.
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Plus au Nord, dans un climat plus rude, le mouvement qui emporte un groupe du statut de gloire locale à la surmédiatisation (inter)nationale se fait à son rythme. Des groupes comme Teenage Fanclub, Belle & Sebastian, Primal Scream ou les Pastels n’auraient jamais eu une carrière aussi riche, musicalement parlant, en étant dans l’œil du cyclone.
Originaire d’Edimbourg, Idlewild a débuté sa carrière au pied d’un mur de guitares abrasives, cimenté par les dérives bruitistes de Sonic Youth et Black Flag. Brouillonne mais terriblement jouissive, leur musique faisait des œillades appuyées au hardcore américain, oubliant d’ailleurs parfois le bon goût en chemin.
Dès leur deuxième album, le ton se fait plus charmeur : 100 Broken Windows, sorti en 2000, dévoile une science du songwriting plus aboutie. Le groupe, plus serein, n’y cherche plus la confrontation permanente et laisse la quiétude, la poésie et le doute s’immiscer en son sein.
Mais c’est surtout sur scène que le groupe commence à faire parler de lui : les prestations furieuses d’Idlewild tranchent nettement avec l’indolence et le mutisme des groupes anglais en vogue à cette époque. Une tournée aux Etats-Unis à guichet fermé verra Lenny Kaye, guitariste de Patti Smith et instigateur de la légendaire compilation Nuggets, devenir fan des Ecossais agités. Ce musicien génial accompagnera Idlewild en studio avant l’enregistrement de The Remote Part, son troisième album, et ses conseils avisés permettront au groupe de donner une nouvelle ampleur à leurs compositions.
Si le groupe s’inscrit logiquement dans la vague « emo » (pour émotion plombée ) qui submerge les deux cotés de l’Atlantique (de Hundred Reasons à Saves The Day, des Get Up Kids à Jimmy Eat World), les compostions d’Idlewild placent la barre largement au-dessus de ses congénères : la guitare mutine de Rod Jones, notamment, fait étalage d’élégants motifs smithsiens et un lyrisme typiquement britannique fait souvent dérailler les bolides du groupe vers des chemins de traverse mélodiquement parfaits.
Le superbe You Held the World in Your Arms d’ouverture, avec sa cascade de violons vengeurs, est l’un des plus beau singles de la carrière d’Idlewild. Raison de plus pour vous proposer de voir le clip de cette chanson en Real Video. A noter que le groupe a sorti le titre sous la forme de deux singles contenant chacun deux inédits qui n’ont rien du remplissage : All This Information et No Generation dans sa version « rouge », A Distant History et I Was Made to Think It pour la version « bleue ».
Avec l’aimable autorisation de Capitol
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