Le premier album de Joseph d’Anvers parle beaucoup de rupture amoureuse, évoque la perte de l’autre, les regrets et les larmes sous les cils. Mais c’est surtout un disque qui sent très fort les feuilles mortes et les dimanches qui traînent sur les trottoirs du IXe arrondissement ? quartier dont la station de métro Anvers […]
Le premier album de Joseph d’Anvers parle beaucoup de rupture amoureuse, évoque la perte de l’autre, les regrets et les larmes sous les cils. Mais c’est surtout un disque qui sent très fort les feuilles mortes et les dimanches qui traînent sur les trottoirs du IXe arrondissement ? quartier dont la station de métro Anvers a donné son nom au monsieur ? mais aussi les arbres nus, les flaques et le ciel tout froid, bref, un disque qui sent beaucoup l’automne, cette saison qui peut réapparaître à tout moment de l’année.
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Enregistré à Bruxelles avec l’ami Jean-Louis Pierot, Les Choses en face rappelle souvent les œuvres de Dominique A, Pierre Bondu ou même Miossec ? qui vient d’ailleurs prêter sa voix sur le sombre La vie est une putain. Avant, je crachais sur tout ce qui était chanson, je disais que c’était simple, alors que c’est très difficile d’écrire des textes personnels mais pas cucus. Je ne voulais surtout pas être assimilé à la chanson française, je ne suis pas trentenaire, je ne suis pas bobo, je ne suis pas parisien, je viens de Nevers. Et même si aujourd’hui je fais de la chanson française, je me sens plus attiré par la famille de Bashung ou Dominique A. C’est pour ça que j’ai choisi Jean-Louis Pierot, qui avait travaillé avec Daho, Brigitte Fontaine, Daniel Darc et Bashung. Un mois après la signature avec le label, un mois après les petites bulles de champagne, on se retrouvait avec les petites bulles de bière en Belgique.?
Des petites bulles, il y en a à gogo sur Les Choses en face : beaucoup de bulles de chagrin (le très beau Paris s’allume sous mes pas, le touchant Nos jours heureux) et quelques bulles de savon plus douces (Comme un souffle ou le pas si triste que ça On reste seuls au monde), comme on en entend sur les albums de Joseph Arthur, avec qui il partage le prénom et les jolies mélodies pour matins gris. C’est de la mélancolie qu’il chuchote par-dessus son piano.
Pendant quatorze morceaux, Joseph d’Anvers tutoie donc une personne qui est un peu nous tous, pourvu qu’on ait un jour perdu quelqu’un. En ce sens, il vient de composer, avec Les Choses en face, une œuvre qui rappelle le troublant Eternal Sunshine of the Spotless Mind, une réflexion mélancolique mais jamais sombre, émouvante et personnelle, sur la rupture amoureuse, le manque et l’oubli impossible de l’autre. Ce soir est parti mon amour, ce soir j’ai grandi pour toujours’, fredonne-t-il sur Les Trêves, un très joli titre qui n’aurait pas du tout détonné sur le dernier album de Daniel Darc. D’ailleurs, la vérité c’est que Les Choses en face aurait tout aussi bien pu s’appeler Crève cœur. D’artichaut.
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