Vendredi soir. Abattu par sa semaine et le cycle infernal des vexations, ambitions, réflexions, l’homme moderne a besoin d’un bon film pour décrocher. C’est à peu près l’effet magique que fait Dorval : décrocher. Si ce disque ne portait pas déjà un nom de film, on pourrait croire à un scénario. Un peu déjà-vu, c’est […]
Vendredi soir. Abattu par sa semaine et le cycle infernal des vexations, ambitions, réflexions, l’homme moderne a besoin d’un bon film pour décrocher. C’est à peu près l’effet magique que fait Dorval : décrocher. Si ce disque ne portait pas déjà un nom de film, on pourrait croire à un scénario. Un peu déjà-vu, c’est vrai, même complètement prévisible et clairement énoncé en trois temps : au début tout va bien (Calme blanc). Et puis on s’ennuie (Il pleut sur Athènes). Et enfin on se déteste, forcément (Le Bal des officiers). « C’est la vie », dirait un fataliste apeuré, mais pour les deux membres de Dorval, Pascale Baehrel et Laurent Manganas, c’est plutôt Les Choses de la vie. La chanteuse, ou plutôt conteuse, Pascale n’est pas cinéaste, mais danseuse. Son compagnon est pianiste, à la ville manager, notamment de Benjamin Biolay, qu’il suit depuis ses premiers pas. Un couple qui a vibré devant Romy Schneider et Michel Piccoli, mais n’a pas connu de tels tourbillons dans sa vie ? et les craint.
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Du coup, Dorval se préserve du pire en le narrant, avec des chuchotements délicats et des phrasés joliment poétiques. Ces morceaux entrelacés trouvent leur vie musicale dans les arrangements. Cordes, guitare et piano, magnifiés sur certains titres par un Biolay toujours aussi juste, prennent de l’ampleur dans des intermèdes presque symphoniques. Hasard des mots : une certaine Marie Dorval, à une époque, avait laissé son cœur s’épancher entre Vigny et Dumas. Peut-être que si le romantisme avait un prénom, ce serait Dorval.
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