Dans le cadre du Printemps de Cahors, vous exposez pour la première fois en France vos photographies. Que représente pour vous ce passage à l’exposition ? Mon ami Wim Wenders m’avait parlé du Printemps de Cahors, et comme il est toujours bon d’aborder de nouveaux territoires… (Il feuillette le supplément des Inrockuptibles sur le Printemps […]
Dans le cadre du Printemps de Cahors, vous exposez pour la première fois en France vos photographies. Que représente pour vous ce passage à l’exposition ?
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Mon ami Wim Wenders m’avait parlé du Printemps de Cahors, et comme il est toujours bon d’aborder de nouveaux territoires… (Il feuillette le supplément des Inrockuptibles sur le Printemps de Cahors et commente les oeuvres reproduites)… Natacha Lesueur et ses masques capillaires faits d’aliments : c’est incroyable, vraiment génial ! Philippe Durand : un parcmètre dans un jardin, c’est hilarant. J’adore ce truc. Doug Aitken : c’est beau, très beau… A New York, je vais souvent voir les galeries de Soho et de Chelsea. Dernièrement, au musée d’Histoire naturelle, j’ai vu Expedition, une exposition autour de photos prises par des voyageurs en route vers le pôle Nord. Des images incroyables. Coincées dans la glace. J’y ai aussi vu une incroyable exposition sur les virus. Fascinant. Bien sûr, il y a aussi l’exposition, au DIA Center for the arts, de toute la série des Shadows d’Andy Warhol. C’est renversant de voir tous ces tableaux d’ombres, dans leur totalité. Je crois qu’il y en a 83. J’allais oublier une fascinante exposition de la série des « papes hurlants » de Francis Bacon. C’est la première fois que je les voyais d’aussi près.
La photographe Nan Goldin fait depuis toujours référence au Velvet Underground dans son travail. La grande rétrospective que lui a consacrée le Whitney Museum s’intitulait I’ll be your mirror.
J’ai vu cette exposition et j’ai rencontré Nan à cette occasion. Elle m’a demandé la permission d’utiliser le titre I’ll be your mirror. J’ai adoré cette rétrospective, c’était tellement émouvant. Je n’ai même pas pu la voir jusqu’au bout tellement c’était intense. Et ça me gênait de voir ses photographies dans ce contexte, avec tout ce monde. Dans son travail, comme dans celui de Cindy Sherman, je suis bouleversé par l’émotion qui se dégage des oeuvres. Le coeur et l’âme qui en surgissent. Après ça, la dernière photo que j’ai vue de Nan Goldin la montre sur un pont. On ne voit plus que son ombre. Elle disparaît.
Quels sont vos photographes favoris ?
Billy Name, qui travaillait à la Factory, Andy et un ami dont vous n’avez jamais entendu parler, qui était en cours avec moi. Il m’a beaucoup appris. Je prends des photos depuis toujours mais je ne les avais jamais montrées. Un jour, un ami m’a parlé d’un musicien qui exposait ses photos à Boston. C’est lui qui m’a suggéré de montrer mes images.
Il y a aussi Larry Clark, dont le nouveau film, Another day in paradise, vient de sortir en France.
Je l’aime également beaucoup. Je suis son travail depuis son livre Tulsa. Je n’ai pas aimé son dernier film mais c’est bien qu’il soit toujours là. Cela dit, ce serait encore mieux qu’Andy soit toujours là. Il était tellement intelligent.
Vous avez publié une interview d’Hubert Selby Jr dans votre livre Between thought and expression, joué dans Brooklyn boogie de Paul Auster, participé au Time rocker de Bob Wilson. Vous semblez apprécier les rencontres avec d’autres artistes.
Je collabore de nouveau avec Bob Wilson pour son nouveau spectacle. J’adore Bob Wilson, j’adore sa façon de mettre les choses en scène, en lumière. C’est lui qui m’a demandé d’écrire son nouveau spectacle. Cette fois-ci, j’écris la musique, les paroles, les dialogues et le livret. J’écris toute la pièce, il la met en forme. Le spectacle tourne autour d’Edgar Allan Poe. Il s’appelle Poe-try et présente des extraits de nouvelles, de textes, de poésies, d’essais d’Edgar Poe ainsi que des textes que j’ai écrits à la façon de Poe : c’est du Poe récrit par moi. Mais je ne serai pas sur scène. Dans ce cas, je n’écris pas pour moi, mais pour les autres. J’adore entendre les actrices dire les textes que j’ai écrits. Sauf que, lorsque ça m’est arrivé, je les ai entendus en version allemande et que, du coup, je n’ai rien compris.
Qu’est-ce que vous pensez du monde de l’art ? John Waters en donne une vision caricaturale, très cynique, dans son dernier film Pecker.
Je n’en pense rien, absolument rien, zéro. Je ne lui appartiens pas. Tant de films parlent du monde de l’art, et beaucoup tombent dans les clichés. Il y a le film de Scorsese où Nick Nolte incarne un peintre, il y a celui de Julian Schnabel sur Basquiat. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé ce film. Je l’ai trouvé adorable. Même si la peinture de Basquiat ne me touche pas du tout.
Vous possédez des oeuvres d’art ?
Je n’achète pas d’oeuvres d’art. On me les donne.
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