Un documentaire, “Stranger in My Own Skin”, un nouvel album des Libertines et plusieurs dates françaises aux Inrocks Festival en février et en mars : Peter Doherty est partout. L’occasion de revenir sur sept de ses meilleurs titres.
The Libertines – You’re My Waterloo
Longtemps disponible dans une version démo branlante, mais déchirante de sincérité, You’re My Waterloo a fini par être mise en boîte avec un arrangement au piano pour l’album Anthems for Doomed Youth des Libertines, paru en 2015. N’y allons pas par quatre chemins, on préfère l’antique version à la récente. Dans cette chanson, l’une des plus vieilles du pote Peter, il y est notamment question de Carl (le vers “you are the survivor of more than one life”). Doherty précise que ce morceau, conspué par une petite partie de l’entourage du groupe en construction à l’époque, a marqué une étape importante dans l’apprentissage du songwriting des Libertines.
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Wolfman feat. Peter Doherty – For Lovers
Un jour, Peter a rencontré Peter Wolfe, aka Wolfman, un musicien et poète anglais en qui Doherty a vu un génie. Au mitan des années 1990, Wolfy écrit ce morceau, For Lovers, resté à l’état de démo jusqu’à ce que, sous la houlette du producteur Jake Fior et avec la participation de Pete qui arrangera quelques vers à sa sauce, elle ne devienne en 2004 l’un des plus beaux morceaux du Libertine. Sur le premier album solo de Doherty, Grace/Wasteland (2009), Wolfman cosignera le morceau Broken Love Song.
Peter Doherty – Salome
Un jour, au téléphone, Frédéric Lo nous a confié ne pas être fan des Libertines. En revanche, il est tombé amoureux de Grace/Wasteland, le premier album solo de Peter Doherty, sorti quelques années après le split avec pertes et fracas des Libs. “Il suffit parfois d’une chanson pour sauver tout le reste”, nous disait-il dans les grandes lignes (la citation n’est pas une retranscription scrupuleuse). Et cette chanson, pour Fred Lo – et pour nous –, c’est Salome. Il fallait le voir, Pete, en concert, chanter cette ballade cruelle et hantée, dans un nuage de fumée de cigarette.
The Libertines – Music When The Lights Go Out
C’est l’une des plus vieilles chansons écrites par les Libertines, avant même la sortie du premier album, et pourtant elle sonne comme l’heure du bilan. Comme si Peter avait anticipé les bastons, les emmerdes et l’amour éternel que l’on a pour un vieux frère. Music When The Lights Go Out est un hymne que la jeunesse romantique, droguée et alcoolisée, mais éprise d’amour, se chante à elle-même pour conjurer le sort d’une vie trop brutale et du temps qui passe trop vite.
Babyshambles – Albion
À partir d’un poème écrit ado, Peter Doherty a fait d’Albion l’un des hymnes les plus inoubliables du premier album des Babyshambles, Down in Albion (2005). Albion, c’est le nom que les ancien·nes donnaient à la Grande-Bretagne. Il y a quelque chose de touchant dans ce décalage entre l’exaltation d’une grande idée, celle d’un royaume, et la réalité décrépite de celui-ci. C’est, en filigrane, l’histoire amochée des Libertines et d’une jeunesse sacrifiée que Peter chante ici.
Peter Doherty et Frédéric Lo – You Can’t Keep It From Me Forever
Au début, Fred Lo, sauveur des damnés du rock depuis qu’il a composé Crèvecœur (2004) pour Daniel Darc, ne voulait pas voir son nom apparaître au côté de celui de Peter Doherty, quand il a enregistré avec lui The Fantasy Life of Poetry & Crime (2022). Dans le fond, c’était l’album de Peter, se disait-il. Et puis, il s’est laissé convaincre. Il y a beaucoup de beaux morceaux sur ce disque, et notamment ce You Can’t Keep It From Me Forever enjoué, mais qui, en réalité, parle de cette satanée dope qui fait de l’œil à l’Anglais même quand il est clean.
Peter Doherty and The Puta Madres – Someone Else to Be
Après les Babyshambles, le rockeur, établi à Étretat, en France, a monté Peter Doherty and The Puta Madres. Sur le premier album homonyme du groupe, sorti en 2019, il y a cette chanson, Someone Else to Be, sorte de version retravaillée du maudit Ride Into the Sun, du Velvet Underground. On y entend aussi les paroles de Don’t Look Back in Anger, d’Oasis. La puissance de la chanson, outre sa schizophrénie latente, réside dans cette façon très personnelle que le pote Doherty a de s’approprier les choses pour en faire un cri idiosyncratique qui laisse sans voix.
Les Libertines seront aux Inrocks Festival 2024 les 27 et 29 février à Toulouse et Paris, et les 1er et 2 mars, à Reims et Lille.
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