Big Thief, Vampire Weekend, Drahla, The Dream Syndicate, Sunn O))) : c’est sorti ce vendredi et on vous les recommande vivement.
Big Thief – U.F.O.F. [4AD/Wagram]
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le troisième album de Big Thief débute par une chanson intitulée Contact, mais c’est un leurre. Jamais la musique d’Adrianne Lenker n’a semblé si abstraite. Sur Masterpiece (2016) et Capacity (2017), ses deux disques précédents, le quatuor de Brooklyn était parvenu à habiller sa recherche de transcendance en vrais petits tubes folk rock. “J’ai l’impression que ce nouveau disque est beaucoup plus entraînant. Le rythme est plus rapide, léger et joyeux”, nous dit Adrianne. Difficile de lui donner raison tant tout ne semble être qu’atmosphère, mélodies susurrées et arrangements discrets.
Cyril Camu
Chronique complète à retrouver dans le prochain numéro des Inrocks.
U.F.O.F. est à écouter sur Spotify.
Vampire Weekend – Father of the Bride [Columbia/Sony Music]
Après six ans de repos, le groupe new-yorkais clôt les années 2010 avec un quatrième album fascinant, autant pour ce qu’il dit de l’époque que pour ses chansons. Résumer Father of the Bride à sa production et son enregistrement serait lui faire déshonneur. Sans doute trop touffu avec ses dix-huit plages, le disque fourmille pourtant de trouvailles. Las de ses paroles cryptiques, le chanteur a voulu s’inspirer des chansonniers du folklore américain pour enfin raconter des histoires. Sur ce dernier disque, le chant toujours plus assuré d’Ezra Koenig se double voire se triple régulièrement de chœurs tout en textures électroniques, pour un résultat fascinant.
Cyril Camu
A lire aussi : Le retour gagnant de Vampire Weekend
Father of the Bride est à écouter sur Spotify.
Drahla – Useless Coordinates [Captured Tracks/Differ-Ant]
En dix titres et seulement une trentaine de minutes, Useless Coordinates n’accorde aucun répit. D’entrée de jeu, la section rythmique, toujours impeccable, donne le départ d’une plongée en apnée. Les guitares à la tension permanente (Serenity) renferment un certain potentiel mélodique (Unwound, Invisible Sex) et s’accompagnent d’un saxophone cinglant (React/Revolt), typé Teenage Jesus And The Jerks, qui ne cesse de souligner l’atmosphère claustrophobique de l’album. Drahla y façonne un huis clos pour mieux assouvir ses pulsions créatrices. Dans cet espace, la voix assurée de Luciel Brown, proche de Kim Gordon sur Daydream Nation (1988), offre alors la seule ligne de vie possible. On nous avait prévenus. Vous l’êtes aussi désormais.
Valentin Gény
Chronique complète à retrouver dans le prochain numéro des Inrocks.
Useless Coordinates est à écouter sur Spotify.
The Dream Syndicate – These Times [Anti-/PIAS]
Après un retour gagnant en 2017, revoilà déjà les Californiens. The Dream Syndicate sait toujours composer et, plus encore, s’est même bonifié avec les années. These Times réserve des moments de choix (Still Here Now, Space Age), porté par l’osmose d’un collectif pour qui le temps semble s’être arrêté. Les claviers de Chris Cacavas sont ainsi un soutien idéal aux entrelacs électriques et aux murs du son tissés par les guitares de Steve Wynn et Jason Victor. Quant à Steve Wynn, grand manitou de cette machine à rêves, il apparaît plus en forme que jamais derrière le micro, bien aidé par des chœurs pop ensoleillés qui fleurent bon le sud de la Californie.
Alexis Hache
Chronique complète à retrouver dans le prochain numéro des Inrocks.
These Times est à écouter sur Spotify.
Sunn O ))) – Life Metal [Southern Lord/Differ-Ant]
Sans surprise, leur huitième album (en vingt ans) n’est qu’une variation de plus autour de leur travail de sculpture sur le temps et la vitesse. Trois qualités ont toujours démarqué le groupe sur la très monolithique scène drone : sa grandiloquence, son écriture et son goût, certes relatif, pour la lumière et la sérénité, auquel fait référence l’intitulé Life Metal (terme qu’emploieraient les fans de death metal les plus acharnés pour railler les artistes qui ont vendu leur âme). Chose rare dans le canon de Sunn O))), le doux chant de la célèbre violoncelliste islandaise Hildur Guðnadóttir se pose à mi-parcours sur l’ardent Between Sleipnir’s Breaths, et les arrangements pour orgue et triangle du compositeur australien Anthony Pateras font de Troubled Air une poignante ascension digne de Godspeed You! Black Emperor.
Thomas Corlin
À lire aussi : “Life Metal” de Sunn O))), plus doom que drone
Life Metal est à écouter sur Spotify.
{"type":"Banniere-Basse"}