Steve Lacy, Salut C’est Cool, Flying Lotus, Cate Le Bon et Matias Aguayo : c’est sorti ce vendredi et on recommande vivement.
Steve Lacy – Apollo XXI (Kobalt/PIAS)
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Convoité par la pop contemporaine depuis la sortie de ses démos prometteuses en 2017, le guitariste de The Internet s’offre enfin un premier album digne de ce nom. Deux ans après Steve Lacy’s Demos, le jeune prodige de Compton continue d’entretenir sa singularité. Celui qui enregistrait et produisait ses propres morceaux sur un iPhone refuse de céder aux chants des sirènes que représentent les majors de l’industrie musicale. Au lieu de ça, il préfère proposer un album à son image : intègre, candide et décomplexé. Steve Lacy y peaufine son style faussement rétro en s’entourant de boîtes à rythmes, de synthés californiens et de guitares au son désormais si caractéristique emprunté à Mac DeMarco. Il s’affirme davantage au gré de ses émotions sur des compositions à la production lo-fi, toujours langoureuses (N Side, Lay Me Down) et enjouées (Basement Jack et surtout Playground, qui reflète toute l’admiration que le guitariste porte au kid de Minneapolis). Avec Apollo XXI, Steve Lacy s’érige comme une icône en devenir.
Valentin Gény
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Apollo XXI est à écouter sur Spotify.
Salut C’est Cool – Maison (Pain Surprises/Bigwax)
Maison explore ainsi un spectre des possibles s’aventurant dans des disciplines jusqu’ici boudées. Une pop très marquée par les années 2000 sur Mon réfrigérateur, de la house avec Baladeur, le morceau 14-01-2019 résolument synthétique, sans oublier l’explicite Canon des peurs. Plutôt que de diversifier ses productions, le groupe s’attache à l’idée de proposer « un album qui s’écoute du début jusqu’à la fin » et peut-être chez soi – « d’où le titre du disque », rajoute James, amusé. En dépit de ces incursions novatrices, la part festive de Salut C’est Cool est bien présente, exprimée même sur des « morceaux forts et violents », comme Visions et Voilà en fin d’album.
Jacques Simonian
Article à retrouver dans le prochain numéro des Inrocks.
Maison est à écouter sur Spotify.
Flying Lotus – Flamagra (Warp/Differ-Ant)
Flying Lotus propose un nouvel album solo à l’ambition cosmique. Entre le jazz synthétique de Heroes in a Half Shell et le hip-hop old school de More – partagé avec Anderson .Paak – il y a le rock démonstratif de Thank U Malcolm et le funk euphorique de Burning Down the House – featuring le grand manitou George Clinton. Dans le son, on trouve aussi de la soul, présente bien plus qu’on ne pourrait le croire, de l’électronique abstraite, de la dance dans une dimension résolument onirique et du hip-hop, toujours, terreau fondateur et fertile. Comme d’habitude chez Flying Lotus, les invité.e.s ont belle allure et se bousculent au portillon, de Tierra Whack à Solange en passant par Toro Y Moi, Little Dragon et David Lynch qui impose sa présence spectrale à l’étrange parenthèse sonore Fire Is Coming.
Sophie Rosemont
Chronique complète à retrouver dans le prochain numéro des Inrocks.
Flamagra est à écouter sur Spotify.
Cate Le Bon – Reward (Mexican Summer/Modulor)
Une chaise en bois minimaliste et totalement noire. C’est ainsi qu’il faudrait se représenter le nouvel album de Cate Le Bon si celui-ci devait prendre l’apparence d’un meuble. Invitée en résidence en tant que « menuisière officielle » au Marfa Myths, le festival texan et pluridisciplinaire organisé fin avril par sa nouvelle écurie Mexican Summer, l’artiste galloise s’était mise au défi de réimaginer Reward sous forme de chaise. Si l’on connaissait Cate Le Bon pour ses talents d’auteure-compositrice-interprète, on était loin de la savoir designeuse et ébéniste en herbe.
Valentin Gény
>> A lire aussi : “Reward”, les amours perdues de Cate Le Bon
Reward est à écouter sur Spotify.
Matias Aguayo – Support Alien Invasion (Crammed/L’Autre Distribution)
Sur son nouvel album attendu depuis 2013, le producteur électronique chilien mêle sa vibration personnelle à celle, métissée, du moment. Le sismographe passe du latino à l’afro et épouse spontanément des courants extra-occidentaux comme le kuduro, le gqom ou le maloya, qui ont façonné l’air du temps et rencontré un vif écho chez ce fin artisan du rythme. Si la démarche n’a rien d’opportuniste chez Aguayo, c’est qu’il est l’un des rares producteurs à manifester cette intelligence des grooves et de leur provenance, et à toujours savoir les manipuler avec sensualité.
Thomas Corlin
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Support Alien Invasion est à écouter sur Spotify.
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