Avec les embardées insolites de Black Country, New Road, le grand retour d’Animal Collective, la fiesta surf rock de Los Bitchos, la virtuose Mitski et l’incontournable Cate Le Bon.
Entre un album strié de mélodies carillonnantes par Animal Collective, l’épopée fantastique de Black Country, New Road, l’arrivée fracassante de Los Bitchos, une bande de filles bien nerveuses, les nouveaux titres bowiesques de Cate Le Bon ou encore la papillonnante Mitski, Les Inrockuptibles vous proposent leur sélection des meilleurs disques de la semaine.
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Animal Collective Time Skiffs (Domino/Sony Music)
Time Skiffs viendrait boucler une trilogie idéale, entamée avec Strawberry Jam (2007) et poursuivie avec Merriweather Post Pavilion (2009), deux balises essentielles dans l’histoire récente de l’indie pop. Primesautier, l’album s’ouvre sur une chasse au dragon de jeu vidéo mirifique sur fond de lâcher de montgolfières colorées dans un ciel bleu pixélisé, faisant de ce Dragon Slayer une mini-épopée à l’embouchure d’un disque polyphonique et ludique, qui se jette par la suite – et tout au long des neuf morceaux qui le constituent – dans un océan carillonnant de motifs enlacés, d’échos, de dialogues et de trouvailles mélodiques tous azimuts.
Par François Moreau
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Los Bitchos Let The Festivities Begin! (City Slang/PIAS)
La musique de Los Bitchos est un assemblage de différents effluves dépaysants. On y entend en particulier des cavalcades surf rock, du rock psychédélique anatolien des seventies, de la cumbia péruvienne et de la chicha (courant musical dont plusieurs pays d’Amérique latine ont créé leur propre dérivé local). Allié à leurs airs tropicaux, leur peps contagieux est une vitamine naturelle dont on aura du mal à se passer une fois qu’on y aura goûté.
Par Noémie Lecoq
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Black Country, New Road Ants From Up There (Ninja Tune/PIAS)
À l’image de cette épopée fantastique étirée sur plus de douze minutes, que Black Country, New Road peaufine sur scène depuis 2019, Ants from Up There distille une mélancolie à l’intensité certaine qui se consume pourtant à petit feu sur chacune des pistes. Tout est alors une question de dynamique, de jeux de ruptures et de frustrations volontaires, de silences et de crescendos destinés à provoquer l’excitation et la perte de contrôle jusqu’à l’embrasement tant attendu.
Par Valentin Gény
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Cate Le Bon Pompeii (Memphis Industries/Modulor)
Où sommes-nous ? Dans un garage désaffecté de Manchester, en 1979 ? Un bar enfumé de Los Angeles, en 1991 ? L’arrière-cour d’un club berlinois, en 2005 ? On ne sait pas trop : Cate Le Bon s’est elle-même retrouvée perdue dans un étrange espace-temps pour confectionner Pompeii. Aux côtés du fidèle complice Samur Khouja, Cate Le Bon a produit neuf titres garage et bowiesques (évidente influence sur Remembering Me), où les rythmiques s’emparent de la mélodie pour la manipuler à l’envi.
Par Sophie Rosemont
Mitski Laurel Hell (Dead Oceans/Modulor)
Ce sixième album poursuit cette quête identitaire mais en adoucit le chemin. En cela, Laurel Hell est a priori le disque le moins physiquement impératif de la New-Yorkaise. À trente ans passés, Mitski ne chante plus avec cette urgence typique de la fin de l’adolescence, interprétant chaque phrase comme si c’était la dernière. Parolière virtuose, la meilleure de sa génération, elle continue d’écrire des chansons d’amour en trompe-l’œil.
Par Cyril Camu
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