Dans vos oreilles pour les sept prochains jours : l’aventure berlinoise de The Limiñanas, le disque de la fanfare de Brighton, The Go! Team, les réflexions existentielles de Porches, le très beau et sombre quatrième album des frangines First Aid Kit, et pour finir, la verve de Lonepsi, un rappeur pas comme les autres.
The Limiñanas – Shadow People
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En pleine tournée promotionnelle pour la défense de leur précédent disque (Down Underground), Lionel Limiñana et sa troupe tombent sur un Tweet, ou un message Facebook, d’un certain Anton Newcombe : le légendaire leader de The Brian Jonestown Massacre (BJM). Le producteur les invite à venir enregistrer dans son studio berlinois ; une aubaine pour Lionel, qui dès la fin des années 90 s’est épris de la musique de BJM. En quelques jours, et quelques interventions salvatrices, celle d’Andréa au mixage, de Marie à la batterie, et bien sûr d’Anton Newcombe, Shadow People s’articule (Emmanuelle Seigner, Bertrand Belin et Peter Hook complètent le casting des intervenants). À la différence des précédents disques de The Limiñanas, l’écriture ne s’est pas faite sur des bases de guitares, sinon via un micro Korg. Le résultat est un son beaucoup plus analogique, qui pourrait se vanter d’être membre de cette fameuse école Made In Berlin. Rapide vérification avec Istanbul is Sleepy, en featuring avec Anton Newcombe.
À écouter sur Apple Music.
The Go! Team – Semicircle
Derrière ce nom entraînant se cache un homme, l’Anglais Ian Parton. Depuis 14 ans et 4 albums, le trublion ne cesse de s’inspirer de disciplines auxquelles il est confronté, faisant le grand écart entre le hip-hop old school, les BO hollywoodiennes et même un esprit plus rock (The Answer’s No – Now What’s the Question?). Complètement seul pour son précédent disque, Ian Parton s’est mis à la colle avec une troupe (survitaminée) pour Semicircle, elle se manifeste tout au long de l’album sous forme de chœur, de cris juvéniles. Il est aussi allé faire un tour du côté de Detroit, comme pour mieux se connecter à l’esprit Motown. Cette tendance soul se remarque dès Mayday, titre d’ouverture de l’album, et se renforce lorsque l’on entend Semicircle Song, qui n’a rien à envier aux titres les plus dynamiques des Jackson 5. Un album qui donne le sourire et la pêche, et qui propose même quelques vers en français (Hey!).
À écouter sur Apple Music.
Porches – The House
The House porte bien son nom, puisque c’est de sa maison, où plutôt depuis son appartement new-yorkais que Aaron Maine (aka Porches) a enregistré son troisième disque. Pour parler de ses tourments (particulièrement celui de toujours vouloir être à un endroit où l’on n’est pas) Porches s’est armé de quelques boîtes à rythmes et d’un ordinateur. C’est peut-être là, l’une des raisons qui rendent ce disque beaucoup plus synthétique que les anciens, qui se distinguaient par leur énergie indie-rock. Le plus simple reste encore de vous proposer d’écouter et de regarder le clip de Country (avec Devonte Hynes aka Blood Orange et Bryndon Cook), puis d’enchaîner avec By My Side, véritables révélateurs de l’esprit de ce nouvel album.
À écouter sur Apple Music.
First Aid Kit – Ruins
L’amour est un magnifique sentiment, mais peut aussi devenir tout l’inverse. C’est de ce deuxième cas de figure que Ruins a débuté ; de Manchester, où la plus jeune des sœurs, Klara, écrivait pour se sentir mieux. Rapidement, elle rejoint l’aînée, Johanna, à Los Angeles. Un choix qui les inspire et qui fait souffler un vent nouveau sur leur musique : Ruins se veut moins country, plus sombre et plus cru. De L.A., les Söderberg s’envolent pour l’Oregon, précisément à Portland, dans le studio du producteur Tucker Martine. Le guitariste Peter Buck (R.E.M.) et les batteurs Glenn Kotche (Wilco) et McKenzie Smith (Midlake) rejoindront la fratrie pour marquer de leur style ce dernier disque. Les sœurs suédoises sont sorties de leur zone de confort, et nous ont dévoilé un nouvel aspect de leur palette, comme en attestent les titres d’ouverture (Rebel Heart) et de clôture (Nothing Has to Be True). Un mal pour un bien.
À écouter sur Apple Music.
Lonepsi – Sans dire adieu
Depuis ses freestyles ou il rappait d’une façon plus traditionnelle, Lonepsi a bien changé. Avec Sans dire adieu, le jeune homme du 93 (de Livry-Gargan exactement) fait étalage de sa mue, et surtout, de toute sa verve. Un phrasé qui emprunte son inspiration à des grands noms de la littérature et de la poésie, Baudelaire en tète, comme on le remarque facilement dans son titre Le Chien et le Flacon. Comme si ce n’était pas assez, Lonepsi en plus d’être auteur et interprète, s’impose aussi comme un compositeur : c’est à lui que nous devons la majorité des instrus de ce premier projet. Pourquoi pas terminer en citant Baudelaire et son poème Confiteor de l’artiste ? “L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur avant d’être vaincu” : Lonepsi a touché ce beau, il n’en ressort pas pour autant vaincu.
https://www.youtube.com/watch?v=NSlWsajJykE
À écouter sur Apple Music.
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