Votre dose de musique pour la semaine.
Parquet Courts – Wide Awake !
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Voilà maintenant 5 ans que les Parquet Courts n’ont eu de cesse de cultiver l’inattendu, l’improbable, les contre-pieds et autres chausse-trappes. Ce n’est pas la présence de Danger Mouse (Gorillaz, Black Keys) à la production de ce Wide Awake ! qui va calmer les ardeurs du bouillonnant quartet brooklynois. Si l’ensemble gagne en cohérence, notamment grâce aux clips carnavalesques balancés en éclaireur, Parquet Courts continue de surprendre notamment avec une reprise fendarde de Lynyrd Skynard sur Free Bird II mais aussi Normalization et son break électronique et le choral et braillard morceau éponyme de l’album. Wide Awake ! témoigne de l’incroyable faculté de la formation new-yorkaise à déjouer les attentes, à accélérer, ralentir le rythme, couper les morceaux avec un timing imparable. Une satisfaction toute cinéphile propre au plan séquence ou au cut parfait que Parquet Courts cristallise en 38 minutes chrono.
A écouter sur Apple Music.
Courtney Barnett – Tell Me How You Really Feel
En l’espace de quelques années, Courtney Barnett s’est rendu indispensable. La faute à un songwriting sans fard et une dextérité à la guitare qui ont illuminé chacun de ses albums. Tell Me How You Really Feel ne fera pas tâche dans la discographie de la jeune femme. Par un miraculeux hasard, il sort la même semaine et fait exactement la même durée que le disque de Parquet Courts, révélation de 2013 au même titre que Courtney. Et si Courtney Barnett propose une efficacité mélodique plus évidente que ses comparses new-yorkais c’est pour mieux dérouler cette écriture fleuve. D’où ces morceaux sans âge qui peuplent la collection de 10 titres de ce Tell Me How You Really Feel, des instantanés aux titres évocateurs I’m Not Your Mother, I’m Not Your Bitch ou Help Your Self et Hopefulessness, des décharges électriques 90’s qui prennent aux tripes portées par cette voix traînante.
A écouter sur Apple Music.
Michael Rault – It’s A New Day Tonight
L’ex-affilié Burger Records, Michael Rault publie son nouvel album sur le nouveau label Wick Records, division rock’n’roll de Daptone. Un transfert gagnant-gagnant pour Michael Rault qui profite des techniques d’enregistrement analogique de la maison Daptone et pour Wick Records qui a eu le nez fin en embarquant ce boulimique de mélodies solaires sous influences. Qu’il choisisse l’électricité du rock ou la douceur de la folk, le natif d’Edmonton (Canada) livre 10 morceaux qui sont autant de pépites. Un véritable travail d’orfèvrerie qui mobilise toute la science du psychédélisme californien mais où plane aussi le spectre des Beatles, jamais très loin de l’esprit éminemment pop de Michael Rault.
A écouter sur Apple Music.
Stephen Malkmus & The Jicks – Sparkle Hard
Alors que le rock contemporain porte encore les stigmates des déflagrations de Pavement dans les 90’s, son leader Stephen Malkmus revient avec son 7e album accompagné de The Jicks. Sparkle Hard est avant tout un album mûrement réfléchi par un ancien chantre du cool dépassé par ses héritiers du XXIe siècle mais qui ne se refuse aucunes excentricités comme ce Rattler sous Auto-tune ou Refute, un duo country en forme de fantasme nineties absolu avec Kim Gordon de Sonic Youth. Il y a quelque chose de touchant dans cette démarche de mec conscient du fait qu’il ne retrouvera jamais son succès d’antan mais toujours curieux et à l’aise dans son époque (ce n’est pas un hasard de le voir citer pêle-mêle Parquet Courts et Frank Ocean en interview). Sans misérabilisme aucun, l’aigre-doux Sparkle Hard témoigne avec vigueur de cet état d’esprit. Ça tombe bien, c’est peut-être son meilleur album « solo » à ce jour.
A écouter sur Apple Music.
Bombino – Deran
Avec ce nouvel album, qui continue d’explorer l’univers onduleux du blues saharien, Bombino nous plonge au cœur du désert nigérien et nous guide entre les immenses dunes de sable. Ses longs solos de guitare tapissent une musique émotive, ensorcelante, qui habille sa voix chevrotante et transforme les peurs en revendications, les confessions en délivrances et les rêves en mirages, qu’ils soient réels ou non. Ses chants doucereux, pénétrants en Tamasheq, langage Touareg, semblent dépendre davantage de la magie que de simples cordes vocales humaines, comme tous ses instruments qui apparaissent et disparaissent délicatement, parfois sans que l’on s’en rende compte.
À écouter sur Apple Music.
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