C’est un week-end de grands retours qui s’annonce : on retrouve la féerique Grimes, les noirceurs de King Krule, le romantisme d’Agnes Obel, l’onirisme du duo Lee Ranaldo & Raül Refree, ainsi que la folk électrique de Six Organs of Admittance. Un bon mélange de genres pour deux jours de repos bien mérité.
Grimes « Miss Anthropocene » (4AD / Wagram)
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En regard de la dystopie annoncée, il y a quelque chose de profondément dérangeant dans cette esthétique technolâtre dont on ne sait pas toujours à quel degré elle doit être reçue. Les avatars de Grimes, ses masques, relèvent de la vallée de l’étrange. Sous son maquillage emo-goth, elle recycle une histoire des formes hybrides.
Par Rémi Boiteux
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King Krule « Man Alive ! » (XL Recordings / Wagram)
Man Alive ! refuse de choisir entre le rap, le jazz, le trip-top, le post-punk ou la pop. Seules restent ces complaintes amères. Celles d’un crooner à l’accent cockney fièrement affiché, qui ne quitte jamais son carnet de notes. Un peu comme s’il avait peur de ne pas capter l’air du temps, de passer à côté d’une de ces histoires quotidiennes dont il raffole, et qu’il raconte avec les mots les plus denses, désœuvrés et ténébreux entendus depuis longtemps chez un jeune homme d’un quart de siècle.
Par Maxime Delcourt
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Agnes Obel « Myopia » (Deutsche Grammophon / Universal)
C’est à la fois beau et formidable de prêter encore à la musique un tel pouvoir, une telle source d’épanouissement. C’est d’autant plus admirable qu’Agnes Obel ne semble aucunement avoir conscience de susciter ce genre de réaction chez des millions d’âmes sensibles.
Par Maxime Delcourt
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Lee Ranaldo & Raül Refree « Names Of North End Women » (Mute / PIAS)
C’est en huis clos, comme en laboratoire, que le duo mélange les genres : samplers, ordinateurs et loopers côtoient marimbas, batterie et guitares, sèches ou électriques : “Le son devait être spacieux et atmosphérique”, affirme Lee Ranaldo. Mission accomplie sur ces huit titres envoûtants.
Par Sophie Rosemont
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Six Organs Of Admittance « Companion Rises » (Drag City / Modulor)
Companion Rises rassemble le goût de Chasny pour les structures en spirales, les mélodies rêveuses portées par un chant fragile et la présence physique de la corde grattée, qu’elle soit électrique ou acoustique. Mais ici mieux que jamais, son travail de production, épaulé par une électronique parcimonieuse, laisse entendre toutes les nuances à l’œuvre dans l’art de Six Organs of Admittance.
Par Rémi Boiteux
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