C’est parti pour les cinq belles découvertes qu’on vous a réservées pour ce week-end de novembre. On attaque avec le nouvel album de Beck, on se recueille sur le disque posthume de Leonard Cohen, on danse avec Issam Hajali, on part à Marseille avec IAM pour ensuite atterrir en Finlande avec Jaakko Eino Kalevi. Bon week-end, et surtout, bonne écoute.
Beck, Hyperspace (Caroline / Universal)
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Le ton est affirmé. La posture également : elle est celle d’un homme sans doute conscient de ce qu’il a accompli depuis le début des années 1990, lucide quant à l’aura qui l’entoure et au succès qui l’accompagne – ses sept Grammy Awards en attestent avec éclat. Reste que Beck paraît sincère au moment d’employer ces mots. Parce que lui aussi a toujours envisagé la pop music comme une matière vivante, un terrain de jeux et d’enjeux ouvert à tous les fantasmes. Il est, comme peu de ses contemporains peuvent s’en glorifier, ce musicien à la marge de son propre univers, cet artiste qui parvient à tromper l’usure du temps et à se moquer des concepts artistiques trop rigides, définissant album après album un univers kaléidoscopique.
Maxime Delcourt
La chronique intégrale sera disponible dans notre prochain numéro, à paraître le 27 novembre.
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Leonard Cohen, Thanks for the Dance (Columbia / Sony Music)
Ces neuf titres rappellent plusieurs de vos œuvres passées, mais sans chercher à la singer trop grossièrement, et pour certaines souffrent même la comparaison avec vos plus grandes chansons. Je pense à It’s Torn, qui évoque de loin les mouvements du Famous Blue Raincoat (ce morceau sublime dont on essaie ici laborieusement de saluer la forme épistolaire) mais avec, en lieu et place de la confession secrète qu’il renfermait, un constat implacable sur le monde ici-bas déchiré, et pas seulement à l’épaule. Plus loin, l’impressionnante The Hills renvoie aux élégies apocalyptiques et brûlantes de l’album The Future (1992). Mais cette dernière danse que miraculeusement vous nous offrez rappelle aussi les hymnes à la vie qui sourdent de votre poésie faussement sépulcrale.
Rémi Boiteux
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Issam Hajali, Mouasalat Ila Jacad (Habibi Funk)
A l’image de la trajectoire romanesque de son auteur, sa musique est un condensé de l’histoire de son époque : prog rock européen, folk médiéval, chanson psychédélique latina, jazz mélodique, et arrangements synthétiques. Sous l’écriture dense mais délicate d’Issam Hajali, tout ça prend vie avec une candeur et une fluidité quasi érotique, assurées par l’exécution détendue et précise de musiciens pour la plupart non crédités.
Thomas Corlin
La chronique intégrale sera disponible dans notre prochain numéro, à paraître le 27 novembre.
IAM, Yasuke (Barclay / Universal)
Alors que Yasuke, d’abord pensé et travaillé entre Marseille et Marrakech puis enregistré du côté de la Thaïlande et de New York, n’aurait pu être qu’un projet banalement nostalgique, c’est précisément cet attrait pour la verve qui permet au disque de trouver ici un bel écho contemporain : et notamment quand Akhenaton et Shurik’n évoquent le temps qui passe, la fin des illusions, les apparences trompeuses et l’indépendance d’esprit, tout en rappelant qu’ils n’en auront probablement jamais fini avec leurs traumatismes d’écolier, ce temps qui bousille tout parce qu’il n’efface rien et cet amour infaillible pour la culture hip-hop.
Maxime Delcourt
La chronique intégrale sera disponible dans notre prochain numéro, à paraître le 27 novembre.
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Jaakko Eino Kalevi, Dissolution (Domino/ A+LSO / Sony Music)
Derrière sa crinière blonde de hippie et son air perpétuellement déphasé, ce trentenaire maîtrise à merveille son art : composer, chanter et produire une electro-pop tour à tour planante et pétillante, cosmique et sensuelle. En ce sens, on peut le rapprocher de certains cerveaux dérangés mais brillants qui ont fait avancer la pop psychédélique et l’electro ces dernières années, en particulier Connan Mockasin, Sam Dust (Late of the Pier, LA Priest), Django Django ou bien sûr Ariel Pink. Comme cette troupe excentrique, Jaakko Eino Kalevi s’autorise les expériences les plus givrées en ignorant les frontières entre les genres.
Noémie Lecoq
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