Les retours en forme de Charlotte Cardin et de Requin Chagrin, l’inusable Françoiz Breut, la musique canine de Joseph Schiano Di Lombo et l’album très collaboratif de Ballaké Sissoko… L’éclectisme est de mise pour les albums du week-end !
Françoiz Breut – Flux flou de la foule (Trente Février/PIAS)
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Loin des guitares et des arrangements acoustiques des débuts, Françoiz Breut vient ici conclure une trilogie libératrice. La Chirurgie des sentiments (2012) était une magnifique sortie de chrysalide suivie, en 2016, par les recherches de Zoo. Dans ce Flux flou de la foule, Françoiz semble avoir trouvé un territoire hybride, lardé d’un spleen trip hop et de claviers synthpop – Marc Melià et Roméo Poirier y sont plus que jamais pour beaucoup.
Par Rémi Boiteux
Notre critique est à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 21 avril prochain.
Charlotte Cardin – Phoenix (Parlophone/Warner)
Fi des amours toxiques, de la sensualité en toc, des relations longue distance et du masochisme quotidien, l’autre est aussi bien celui qui nous heurte que notre planche de salut. L’autre étant parfois Cardin elle-même, comme le prouve l’étonnant Xoxo, où elle se donne la réplique en faux alter ego masculin. Sur le fil d’un r’n’b synthétique, son album verse dans la ballade classique (Anyone Who Loves Me, Good Girl). Mais on y entend aussi du reggaeton (Sex to Me), de l’emo rap (Romeo), des échos club (Meaningless), de la pop juste maligne (Daddy)... Naturellement curieuse et dotée d’une belle sensibilité, Charlotte Cardin fait bon usage de ses références, de Led Zep à Drake.
Par Sophie Rosemont
>> Notre critique : “Phoenix” : Charlotte Cardin, soul, pop et blues
Joseph Schiano Di Lombo – Musique de Niche (Cracki Records)
Empruntant autant à Marcel Duchamp qu’au décalage des réseaux sociaux, à la variété mainstream qu’aux compositeurs romantiques du XXe siècle, à la cyberféministe Donna Haraway qu’au taoïsme, à Harold Budd qu’à la library music, à la fugue musicale comme aux plages naïves d’Eric Serra, Joseph Schiano di Lombo fait de sa quête de l’absurdité ambiante son moteur créatif. Comme une manière de rappeler qu’il est plus mordant qu’il n’en a l’air.
Par Patrick Thévenin
>> Notre critique : Joseph Schiano di Lombo, musicien multifacette à l’humour libre
Requin Chagrin – Bye Bye Baby (KMS Records/Sony Music)
Bye Bye Baby est ainsi un album écrit les yeux rivés sur l’infiniment grand, le cœur rempli d’amour pour de vieux synthés d’occasion chinés sur Internet, la mélancolie arrimée sur le porte-bagage. Entourée de son précieux matériel sur lequel elle tâtonne, compose et enregistre en mode do it yourself (les parties de batterie et les voix ont toutefois été enregistrées lors d’une intense semaine de travail aux prestigieux studios ICP de Bruxelles), inspirée tantôt par un livre sur l’art du XXe siècle et l’imaginaire sans limites qu’il lui suggérait, tantôt par les mots de Jean Cocteau dans La Difficulté d’être, Marion Brunetto a voulu ce nouveau disque “plus chaleureux, plus solaire”.
Par Alexis Hache
>> Notre critique : “Bye Bye Baby”, le troisième album “plus chaleureux, plus solaire” de Requin Chagrin
Ballaké Sissoko – Djourou (No Format/PIAS)
Sur son nouveau disque, Djourou, on l’entend en solo sur deux instrumentaux habités. Mais on sent qu’il s’épanouit dès qu’il laisse entrer dans la danse des compagnons de jeu. […] Généreux et tourné vers le dialogue, il a conçu Djourou comme une fascinante terre d’accueil où il s’ouvre plus que jamais au métissage, aux entremêlements. “Djourou, c’est la corde qui nous unit tous. La kora n’est pas forcément réservée aux chansons de mariage en mandingue, elle peut connaître l’universalité. Je me donne une obligation : faire en sorte qu’elle
se retrouve sur la place du monde.”
Par Vincent Brunner
>> Notre critique : Ballaké Sissoko, une kora qui touche au cœur
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