Avec cette semaine Cola Boyy, Kings of Convenience, David Numwami, Francis Lung et Marc Desse !
Fin de semaine démasquée dans les espaces extérieurs, pour la première fois depuis 11 mois (!) et dernier week-end soumis au couvre-feu (une première depuis octobre 2020) : la mi-juin a, comme prévu, un goût de liberté retrouvée.
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Une occasion à fêter en musique d’autant que la semaine est particulièrement riche en arrivages.
Kings of Convenience – Peace or Love (Virgin Records/Universal)
Illustré par une photo en forme de carte postale apaisée (photographiés en plongée, Erlend et Eirik jouent aux dames sur un canapé, comme un clin d’œil à la pochette de Riot on an Empty Street où ils faisaient une partie d’échecs sous le regard de la dulcinée d’Eirik), ce cinquième album demeure fidèle à la baseline historique de Kings of Convenience : Quiet Is the New Loud. De Rumours à Washing Machine, les deux Norvégiens déroulent leur songwriting intemporel et immédiatement reconnaissable.
Par Franck Vergeade
Notre chronique sera à retrouver dans le mensuel du 2 juillet prochain
Cola Boyy – Prosthetic Boombox (Record Makers & MGMT Records/Bigwax)
Il n’est pas anodin de se retrouver sous les projecteurs, en dépit de l’acclamation unanime de son début de carrière, quand on est né avec une malformation de la colonne vertébrale, amputé d’une jambe et de 25 % de ses capacités pulmonaires. L’occasion était donc rêvée pour Cola Boyy de canaliser ses frustrations dans une prestigieuse acclamation musicale de son identité en faisant résonner sa voix nasillarde, supportée par des synthétiseurs aux stellaires ornementations et de nébuleuses réverbérations de cordes, jusque dans les cieux. C’est ainsi pétri de classe et d’assurance que le musicien au physique singulier s’offre un hymne à l’estime de soi jamais orgueilleux, qui dénote par ses remarquables subtilités de production.
Par Briac Julliand
>> Notre chronique : On l’attendait : le premier album pop, funk et psyché de Cola Boyy
David Numwami – Numwami World EP (Ffamily/Believe)
Cartographiant le monde de Numwami de Bruxelles-Sud à la voie lactée (Milky Way), les sept titres qui composent cet EP condensent toutes les obsessions de son auteur : une science du collage propre au cinéma DIY de Michel Gondry, des mélodies entêtantes et une passion immodérée pour les Beats! bien ficelés. Assemblé, sur la route ou dans une chambre bruxelloise, à l’aide d’un micro et d’une simple carte son, puis raffiné pendant de longs mois, Numwami World tient autant du monde intérieur que de la catharsis pour son auteur.
Par Théo Dubreuil
Notre chronique : Le monde de David Numwami en sept mélodies entêtantes
Marc Desse – Marc Desse (MD/Idol)
Achevé depuis des mois sinon une paire d’années, ce disque éponyme continue de tracer un sillon à la Taxi Girl, particulièrement prégnant sur Paris je t’aime (le miroir inversé de Paris du groupe de Mirwais, une déclaration d’amour écrite après les attentats de 2015) et Je ne pars pas sans amour (la suite possible de Pars sans te retourner de Daniel Darc). S’il ne renonce pas à quelques incursions synthétiques (Les Étoiles, parfait exercice de style neworderien en français), Marc Desse aurait pu dérouler autrement son album, pour rendre grâce à cette poignée de chansons entêtantes qui méritent autant une exposition radiophonique que scénique.
Par Franck Vergeade
Notre chronique sera à retrouver dans le mensuel du 2 juillet prochain
Francis Lung – Miracle (Memphis Industries/Bertus)
Miracle s’entend comme un contre-pied parfait à une débauche de sentiments extatiques : c’est le disque d’un artiste revenu de tout (de la surconsommation de drogues, de problèmes relationnels, de l’anxiété…), qui se libère de ses erreurs pour mieux les assumer. Avec, toujours, cette voix semblable à celle d’un Paul McCartney coincé dans sa vingtaine et ce sens des harmonies piqué à Brian Wilson.
Par Maxime Delcourt
Notre chronique : “Miracle” : Francis Lung partage un album cathartique
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