Les nouveaux poulains du label Howlin Banana, les figures tutélaires Tindersticks et Mogwai, un coup de coeur pour Lael Neale et le retour fracassant de Mansfield.TYA : de quoi bouleverser votre week-end – et les semaines à venir.
Hoorsees – Hoorsees (Howlin Banana/InSilico/Kanine)
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Avec un nom pareil, impossible de louper Hoorsees, le quatuor le plus hippique de Paris qui flirte volontiers avec les jeux vidéos, le pop punk encensé par la génération Z et ce qu’il reste des guitares électriques à l’heure du numérique. Ce premier album entérine les promesses lo-fi de Major League of Pain, l’ep qu’ils avaient pondu en 2019. De Overdry à Fuck Head en passant par Videogames, Hoorsees propose une panoplie d’embardées pop tantôt oniriques tantôt colorées d’où émanent les effluves de bon vieux rock grésillant des nineties.
Par Juliette Poulain
Mansfield.TYA – Monument ordinaire (Warriorecords/Diggers Factory)
Il y a ainsi deux albums dans Monument ordinaire. Le premier est faussement apaisé : c’est une succession de comptines lugubres, de complaintes contrastées, entre des mélodies entêtantes, dégagées de toutes tentations emphatiques, et des émotions bouillonnantes, dévastatrices […] Le second est grave et nettement plus dense, laissant davantage d’espace à l’expérimentation, aux structures progressives et aux complications mentales. Notamment Soir après soir, où la basse exacerbe chaque sentiment éprouvé, où le duo semble pousser toujours plus loin les limites de l’intensité.
Par Maxime Delcourt
>> Notre critique : Mansfield.TYA peaufine son art de la mélancolie heureuse
Mogwai – As The Love Continues (Rock Action/PIAS)
En privilégiant les plages instrumentales, Mogwai propose de longues suites contemplatives, en alternance avec des tornades rock lancinantes. Les onze morceaux qui figurent sur As the Love Continues reflètent ces deux tendances, entre contemplation céleste et spleen sauvage. La plupart du temps, Mogwai s’exprime sans prononcer aucun mot – à l’exception de Fuck Off Money, chanté au vocodeur, et de Ritchie Sacramento, single ténébreux.
Par Noémie Lecoq
>> Notre critique : Mogwai souffle le chaud et le froid sur un dixième album électrisant
Lael Neale – Acquainted With Night (Sub Pop/Modulor)
C’est l’une de ces voix célestes. Du cristal, mais sans prétention. Dépouillée d’artifices, comme ramenée à sa beauté la plus brute, la plus pure. Cette voix, c’est ce qui nous a stoppée net dans l’activité que nous menions alors (certainement passionnante) dès l’écoute du tristounet single For No One for Now – comme celles de quelques autres avant elle, telles Joni Mitchell ou Lana Del Rey.
Par Carole Boinet
>> Notre critique est à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 3 mars prochain
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Tindersticks – Distractions (City Slang/PIAS)
“De nos disques, c’est celui qui a le plus à voir avec les sensations”, nous prévient Stuart A. Staples depuis La Souterraine et non loin de son piano. Poussé en partie par le contexte confiné, Tindersticks sort, avec Distractions, de sa zone de confort. “Notre tournée a été écourtée, restait cette énergie qui devait aller quelque part, mais nous devions nous retrouver physiquement”, et c’est ce qu’a permis la fenêtre estivale, non sans batailler.
Par Rémi Boiteux
>> Notre critique : Suivez le guide : Stuart A. Staples nous raconte le nouveau Tindersticks
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