Avec, cette semaine : Erika de Casier, Lambchop, Marinero, Para One et Sons of Raphael.
Ce premier week-end de réouverture des bars, restaurants, commerces et lieux de culture, se présente inévitablement sous le signe de la qualité avec les sorties de la douce-amère Erika de Casier, le retour du crooner Lambchop, le folk solaire de Marinero, le contemplatif nouveau projet de Para One et le psychédélisme de Sons of Raphael.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Erika de Casier – Sensational (4AD/Wagram)
Digne héritière de Sade, Janet Jackson ou D’Angelo qui ont balisé la scène néo-soul des années 1980 et 1990, Erika de Casier choisit aujourd’hui de traduire sa force dans l’introversion, à une heure où la figure de la “bad bitch” – aucunement moins légitime mais plus extravagante – semble proéminente. “Il y a quelque chose d’épidermique dans l’héritage r’n’b que je mobilise, qui me permet de concentrer en musique ce que je n’arrive pas à partager dans la vie”, justifie finalement l’attachante chanteuse, qui confirme avec brio son statut de nouvelle égérie de la musique de chambre.
Par Briac Julliand
Notre critique sera à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin prochain.
Lambchop – Showtunes (City Slang/PIAS)
Après deux albums qui lui ont permis de repenser de fond en comble l’architecture sonore de son projet – les synthés et l’Auto-Tune omniprésents sur les passionnants Flotus en 2016 et This (Is What I Wanted to Tell You) en 2019 –, Showtunes s’ouvre sur ce qui semble amorcer un retour à la facture du chef-d’œuvre Is a Woman (2002) : un piano, des cuivres et cette voix qu’on retrouve sans filtre, profonde, gouleyante.
Par Rémi Boiteux
Notre critique sera à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin prochain.
Marinero – Hella Love (Hardly Hart/Modulor)
Si le musicien s’y montre sentimental, notamment lorsqu’il retrace sur le morceau titre la rencontre de ses parents (maman était mexicaine, papa, marin !), Hella Love n’est pas exempt de réflexion sociopolitique traitée par le prisme de l’intime, évoquant les stigmates de la drogue (Through the Fog) ou la gentrification de San Francisco (Nuestra Victoria). Ainsi, Marinero réussit à faire vibrer les cœurs des mariachis en esquivant intelligemment les clichés.
Par Sophie Rosemont
Notre critique sera à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin prochain.
Para One – Machines of Loving Grace (Savoir Faire/Believe)
Disque au long cours, commencé il y a 7 ans, mais aussi bande originale de Sanity, Madness & the Family, le premier long-métrage de Para One, Spectre: Machines of Loving Grace est une sorte de parenthèse enchantée. Un voyage initiatique entre l’Ouest et l’Est, mélange d’électronique et d’acoustique hanté par des influences disparates, de Steve Reich à la tradition balinaise, des accords de synthés signés Detroit au fabuleux Mystère des voix bulgares, qui s’agence en une sorte d’épiphanie chorale diaboliquement contemplative et envoûtante.
Par Patrick Thévenin
Notre critique sera à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin prochain.
Sons of Raphael – Full Throated Messianic Hommage (Because/Caroline)
La sensibilité seventies côtoie la French Touch (Siren Music, tube en puissance), l’extravagance glam (Devil Devil) succède aux arrangements et aux structures complexes (Revolution, I Sing Songs for the Dead), et l’on assiste subjugué·e à quelques moments de pure magie (le finale choral de Let’s All Get Dead Together). Gloire à Zdar, tragiquement décédé deux jours après avoir achevé le mixage, pour son incroyable travail réalisé ici, qui offre à ces deux Anglais un peu timbrés un écrin à leur démesure.
Par Alexis Hache
Notre critique sera à retrouver dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin prochain.
{"type":"Banniere-Basse"}