La Femme, David Bowie ou Rokia Traoré: leurs nouveautés de la rentrée.
La Femme
Deux ans après le traumatisme que fut Psycho Tropical Berlin, leur premier album, les jeunes zinzins de La Femme reviennent avec… une série de concerts, dont un plutôt costaud à Paris. Le 23 mars à l’Olympia, la bande essaiera de nous faire patienter jusqu’à son nouvel album, envisagé initialement pour le premier trimestre mais déjà repensé pour le mois de septembre. Les choses peuvent encore bouger, mais connaissant le degré de perfectionnisme (et de folie) du groupe, il ne faut pas trop rêver. Un nouveau morceau devrait également, bientôt, venir nous consoler. MdA
Tournée en mars-avril
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David Bowie
Trois ans seulement après The Next Day et en prolongement de la comédie musicale Lazarus, jouée depuis décembre à New York, Bowie publie un vingt-cinquième album stimulant et déroutant, placé sous le signe du jazz (mais pas que). Dense mais souvent lumineux, Blackstar est sans doute son disque le plus aventureux depuis Outside, et si sa forme rappelle Station to Station, le fond ne ressemble à rien de ce que Bowie a précédemment laissé sur cette terre. Ce qui, vu l’héritage déjà légué, n’est pas rien. CC
Blackstar (Columbia/Sony), sortie le 8 janvier
Santigold
Quand on la découvrit en 2007, l’Américaine s’appelait Santogold et mélangeait la raideur de la new-wave avec l’hédonisme r’n’b et l’urgence hip-hop. Devenue star, Santigold et auteur de BO, elle sort un troisième album à la discipline et aux rangements toujours aussi négligés, mais aux angles nettement plus charnus, charnels. Sexy et malicieux, un antidépresseur d’ampleur à l’hiver et sur lequel on retrouve le sublime ILOVEMAKONNEN. JDB
99 Cents (Atlantic/WEA), sortie le 22 janvier
Primal Scream
Quelques courtes secondes d’un teaser publié par Sky Ferreira, qui chantera sur Where the Light Gets in, ont suffi pour faire bondir les taux de sérotonine et perler la sueur sur les corps échaudés et ravis : deux ans après l’explosif et excellent More Light, les éternels Primal Scream sont de retour. Un retour et une fontaine de jouvence : avec un Chaosmosis aux horizons larges et variables, électrique et électronique, dansant et énergétique, fleuri ou rageur, sexy ou rêche, l’increvable Bobby Gillespie et ses remuants camarades prouvent qu’ils n’ont, en 2016, toujours pas pris une ride. TB
Chaosmosis (Ignition/PIAS), sortie le 18 mars
Savages
C’est probablement le choc sonique de ce début d’année. Les quatre Londoniennes, menées par la frenchy Jehnny Beth, ont étendu la formule de leur premier album en l’étayant d’une élégance nouvelle, particulièrement gagnante sur les titres lents de l’album. Elles n’ont pas perdu pour autant leur énergie nucléaire, qui a irradié sur place ceux qui ont déjà pu les voir récemment sur scène. 2016 pourrait bien sonner l’heure d’un succès à grande échelle pour ces adorables sauvageonnes. CC
Adore Life (Matador/Beggars/Wagram), sortie le 22 janvier
M83
S’il reste un prophète trop discret en son pays, Anthony Gonzalez, alias M83, est, depuis son précédent et immense Hurry up, We’re Dreaming, un véritable héros universel. Le brillant garçon a vendu 600 000 albums et plus d’un million et demi de singles (Midnight City, ce tube global), travaillé sur les bandes originales de blockbusters gargantuesques, Oblivion notamment, ou collaboré avec Jean-Michel Jarre. En studio depuis quelques mois, M83 prépare l’avenir : un album, une tournée, de gros festivals… Le futur pour le résident de Los Angeles, on en parie nos tympans, sera épique et platiné. Thomas Burgel
Rokia Traoré
Sixième album pour la Malienne, qui poursuit la route ouverte en 2013 avec Beautiful Africa : entre son pays meurtri et l’Europe, en compagnie de John Parish à la direction artistique et à la guitare. Basée sur les harmonies vocales et la sobriété instrumentale, sa musique est de plus en plus intense et acérée, profonde comme la simplicité. Un diamant noir aux mille reflets, qui sera suivi d’une tournée de six dates pour faire taire l’hiver. SD
Né So (Nonesuch/Warner), sortie le 12 février
Jack Garratt
Ils sont nombreux les Anglais à voix d’ange et synthés vaporeux à s’être lancés aux trousses de James Blake – en se perdant en route dans ses brumes et labyrinthes. Alors que l’esthète de la soul glacée revient en 2016, on ne voit guère que Jack Garratt pour venir le chercher sur ses propres terres, aussi accidentées que douces. Physique de bûcheron, mais âme de grand romantique, Jack Garratt est aussi à l’aise en studio-laboratoire que sur scène, où ce fan de Frank Ocean s’impose en force, au physique. Etonnant pour une musique aussi placide, aussi retenue que celle de son premier album, Phase. JDB
Phase (Island/Barclay/Universal), sortie le 19 février
wonder.land/Damon Albarn
Composée par le cerveau infatigable de Damon Albarn, qui travaille en ce moment sur le nouvel album de Gorillaz, cette comédie musicale lancée fin 2015 célèbre les 150 ans de la publication d’Alice au pays des merveilles en transposant l’œuvre à l’ère du digital, où l’on fuit la réalité en se réfugiant dans un jeu vidéo en réseau, derrière un avatar. Dans la grande tradition des non-anniversaires, les festivités continuent en ce moment à Londres et bientôt au Théâtre du Châtelet. NL
Jusqu’au 30 avril à Londres (National Theatre), du 7 au 16 juin à Paris (Théâtre du Châtelet)
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