Le groupe américain Liars présente son quatrième album éponyme, sorti en août chez Mute.
Liars est un disque inébranlable, à l’inverse du chaos musical des trois premiers opus du groupe. Il est le reflet du changement et de l’évolution des trois musiciens. Angus Andrew et Aaron Hemphill retracent l’histoire de Liars, une aventure sincère, mature et originelle.
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Pourquoi avez vous choisis un titre éponyme pour ce quatrième album ?
Angus : Nous voulions être vraiment directs sur cet album, qu’il soit le plus simple possible.
Aaron : Nous en avions assez des titres étranges, nous avons fait comme le Velvet Underground ou Metallica qui n’ont pas donné de titres à leur album à un certain moment de leur carrière. C’est une sorte d’honnêteté avec nos chansons et avec le passé que d’avoir intitulé l’album Liars car il n’a pas été réalisé autour d’un concept ou d’une histoire.
Angus : Nous voulions l’appeler IV mais Led Zeppelin l’a fait, juste avant qu’on commence à enregistrer le disque. (rires)
Sur Liars, vous avez donc abandonné la piste d’un album conceptuel, comme vous l’aviez fait sur They Were Wrong, So We Drowned ?
Aaron : Nous ne voulions aucune restriction quant à la forme de ce disque.
Angus : Nous n’en avions pas besoin cette fois. Nous aurions pu appeler l’album « Teenage melodrama about something to do about being youg » ( Le mélodrame adolescent en rapport avec la jeunesse ndlr). On aurait pu vous orienter dans une direction ou dans une autre mais cela revient à travailler autour d’une histoire. C’est à l’auditeur de créer son histoire et de prêter attention à chaque chanson.
Vous en aviez assez d’être catégoriser comme un groupe de rock expérimental?
Angus : Jusqu’ici nous avions toujours perçu nos albums comme un ensemble et nous avions besoin qu’il tourne autour d’une idée, d’un concept. Et quand tu te focalises sur une idée, les personnes qui écoutent ta musique oublient les chansons et se focalisent sur cette même idée, c’est frustrant. Surtout sur Drum’s Not Dead, nous pensions que c’était un album direct et pop alors qu’il a produit l’effet inverse, les gens nous prenaient pour des tarés qui prennent de la drogue. Ca m’a fait du mal. Nous avons donc voulu faire quelque chose qui n’avait pas besoin d’être expliqué, de ne pas être là où l’on nous attendait.
Aaron : Nos shows sont désormais acoustiques, nous sommes devenus des nerds, comme Dinosaur Jr (rires)
Liars dégage une atmosphère plus apaisée que vos précédent disques.
Angus : Oui, c’est un album très positif même si nous y évoquons des choses dramatiques, il reste « Yeeeeeaaahhhhhh ».
Aaron : Nous l’avons écrit doucement et en paix, nous avons laissé chacun de nous essayer des choses que nous n’avions pas eu l’occasion de faire auparavant. Angus a, par exemple, joué beaucoup de guitare. Ca a été l’environnement de composition le plus calme que nous n’avons jamais eu.
C’est le chemin de la maturité ?
Angus : Oui et ça me plait. J’aime l’idée de vieillir, je suis prêt à avoir les cheveux gris et à avoir l’air encore plus sage (rires). C’est excitant d’avoir la faculté de regarder en arrière, de te pencher sur le passé et de ne rien regretter.
Aaron : Nous avons du revenir sur des moments d’adolescences pour construire ce disque, nous ne nous sommes pas vraiment assagis, nous aspirons seulement à quelque chose de simple, sans artifices.
Où avez vous enregistré le disque ? Quel a été son processus de création ?
Angus : Julian et Aaron étaient à Los Angeles et moi à Berlin. Nous nous sommes envoyé des CD, nous avons beaucoup parlé par téléphone, travaillé chacun de notre coté et ensuite nous nous sommes retrouvés à Berlin pour l’enregistrement. Nous avons enregistré Liars en deux semaines, dans le même studio que pour Drum’s Not Dead. Nous connaissions bien l’endroit, nous n’étions pas à la quête de quelque chose, c’était simplement une nouvelle aventure.
Pourquoi êtes vous tous parti de New York ?
Angus : Ca fait un moment que nous sommes partis, on commençait à trouver la ville un peu petite. C’est étrange de dire ça mais tout le monde se connaît à New York, surtout dans le monde de la musique. Nous avions besoin de nouvelles sources d’inspiration. J’avais besoin d’aller en Europe, de voir comment cela allait affecter mon écriture et ma musique. Julian et Aaron sont retournés à Los Angeles, c’est de là que nous venons, il y a nos amis et nos familles.
Aaron : Je peux être qui je veux à Los Angeles, il y a tout mes repaires : Ben & Jerry’s, les embouteillages, ma famille et mes amis que je connais depuis vingt ans. Ca me donne énormément d’énergie d’avoir tous mes amis qui travaillent et créent autour de moi.
Cela vous donne t il envie de collaborer avec vos amis?
Angus : Bien sur ! Nous avons confié la réalisation du clip de Plaster Casts of Everything à notre ami Patrick Daughters ( qui a réalisé de nombreux clips pour les Yeah Yeah Yeah’s, Kings of Leon, Feist… ndlr). Nous avons plein d’amis artistes à Los Angeles et c’est vraiment très agréable de travailler avec et autour d’eux.
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