Nouveau visage de la scène française, la jeune artiste s’apprête à sortir son premier album avec l’aide du Fair. Rencontre.
Dans sa loge, Léonie Pernet fume des clopes et fait des blagues. Sur scène, Chassol vient de terminer un concert hallucinant et Hindi Zahra prend la relève pour le reste de la soirée. Nous sommes en février au Plan, la jolie Smac de Ris-Orangis, pendant la tournée du Fair.
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Le Fair, Fonds d’action et d’initiative rock, est un dispositif d’aide à l’émergence qui sélectionne chaque année une quinzaine de groupes au succès en construction. Pour 2015, la liste contenait Feu ! Chatterton, We Are Match, Isaac Delusion, Fakear, Radio Elvis, Baden Baden, We Were Evergreen… et aussi Léonie Pernet, projet féminin solitaire mais assez costaud pour retenir une bonne partie de l’attention.
“Il n’y a pas d’‘esprit Fair’, ni de cohérence artistique particulière. L’idée est plutôt de prendre une photo de ce qui se fait dans la scène musicale émergente. C’est vraiment du sur-mesure pour chaque artiste. Le Fonds a tenu compte de ce dont j’avais besoin à un moment précis, en l’occurrence un studio pour préparer mon premier album”, dit-elle.
Repérée par le label Kill the DJ, Léonie Pernet construit une musique qui s’affranchit des codes et interroge les genres : est-ce de l’electronica ? de l’ambient ? du rock progressif ? Peu importe, sans doute, tant que l’énergie de ses percus et de ses machines secoue une scène française très souvent tournée vers la pop, et dont le modernisme revendiqué se pratique parfois à deux vitesses.
“La musique, c’est encore un monde de mecs, poursuit la musicienne. Quand tu es une fille, tu peux vite douter de ta légitimité. Quand j’arrive dans une salle, on me regarde un peu chelou en général. Il faut attendre que je joue de la batterie pendant les balances pour que l’ambiance et les regards changent. Avant ça, pour eux, je ne suis qu’une petite meuf qui se balade avec ses chansonnettes.”
En ce moment, Léonie Pernet enchaîne également les concerts avec Aaron, pour qui elle assure le rôle de batteuse. Quand on la croise en mai au festival Europavox, à Clermont-Ferrand, c’est toujours la même histoire : des clopes et des blagues. Car Léonie est aussi drôle que sa musique est sérieuse ; un décalage compensé par ce qui les relie plus profondément : être coûte que coûte tourné vers l’avenir.
concert du Fair le 21 juin à Paris (place Denfert-Rochereau) avec Bigflo et Oli, Isaac Delusion, Fuzeta, Smokey Joe & The Kid
concert de Léonie Pernet le 2 juillet à Paris (Gaité Lyrique, dans le cadre du festival Loud & Proud)
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