La musique déchirée du souvenir, par une immense chanteuse.
Avec près de cinquante albums à son actif (dont beaucoup couverts d’or et de platine en Israël) et une glorieuse carrière internationale, Chava Alberstein pourrait aisément revendiquer le titre de “reine de la chanson”. Ici, elle prouve au contraire qu’elle est restée cette femme humble et dévouée qui a choisi de mettre sa vie au service d’une seule majesté : celle de la musique. Lemele explore ce qu’elle considère sans doute comme sa première et unique patrie : la mémoire.
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Il tire sa poignante beauté de l’incomparable musicalité du yiddish – cette langue survivante qui conjugue comme nulle autre le passé au présent, et qui est sans doute le bien le plus précieux qu’Alberstein a conservé de sa Pologne natale. Sur de frémissants dialogues entre airs klezmer et orchestrations classiques, la chanteuse pose son altière voix de ténor, qui épouse la mélodie déchirée du souvenir, partagée entre bouffées d’euphorie et accès de mélancolie. “La joie donne à l’esprit une terre, la tristesse l’exile”, disait jadis le rabbi Nahman. C’est aussi ce que raconte Chava Alberstein, cette musicienne ancrée dans le bonheur de chanter et déracinée par le souffle de la nostalgie.
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