Le quatrième album du Canadien en est la preuve : l’Amérique du Nord reste une terre d’inspiration extrêmement fertile.
Chez Leif Vollebekk, il y a toujours eu une constante, quelque chose pour le ramener systématiquement dans le Grand Nord, dans cette Amérique autrefois arpentée par quelques-uns de ses modèles (Townes Van Zandt, Neil Young, Bob Dylan). Par le passé, le Canadien avait même ouvertement revendiqué ses inclinations pour ces terres sacrées sur North Americana (2013), deuxième album parfaitement ouvragé, capable d’enchanter avec des morceaux délicatement orchestrés, qui se chuchotent plus qu’ils ne se chantent.
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Dix nouvelles chansons précieuses
Six années se sont écoulées depuis. Six années au cours desquelles Leif Vollebekk a beaucoup tourné, rencontré de nouveaux collaborateurs – comme Olivier Fairfield de Timber Timbre ou Chris Allen (Yoko Ono, Fleet Foxes, Sigur Rós), présent ici au mixage – et expérimenté de nouvelles envies. “J’ai fait le disque précédent pour moi. Celui-ci est pour quelqu’un d’autre”, admet-il volontiers. C’est toutefois avec la même fragilité et le même sentimentalisme qu’on l’entend nous conter ses histoires, faites de tendresse et de violence, de sexe et de renaissance, d’espoir et de relations qui s’achèvent.
De The Way That You Feel à Apalachee Plain, ce sont donc dix nouvelles chansons précieuses que dévoile ici le multi-instrumentiste montréalais. Dépouillement folk, voix fragile et refrains délicats : Leif Vollebekk agence ici rien de moins que ce qui pourrait être le meilleur album de Damien Rice.
Parce que chaque morceau semble être interprété le cœur fendu, parce que ces pianos lancinants semblent être un moyen pour lui d’extérioriser sa peine, et parce qu’on est persuadé que Never Be Back ou Transatlantic Flight sont des comptines qui portent en elles le raffinement et la lenteur bucolique de ces vastes étendues de paysage, typiques de l’Amérique du Nord et toutes vierges de présence humaine.
Sans pour autant épouser le cliché de ces albums épurés, réalisés sans artifices, en totale cohésion avec la nature. Sur New Ways, on trouve également Hot Tears, dont le piano, légèrement enjoué, rappelle que Leif Vollebekk s’est également trouvé une passion pour la soul de Bill Withers.
Maxime Delcourt
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