On a analysé les 17 morceaux de la version « Rose » de « Dans la légende », le troisième album de PNL.
DA
Air connu. Morceau le plus écouté de l’histoire de PNL sur le web (devant Le Monde ou Rien), DA, son chimpanzé star devenu pensionnaire de Skyrock et sa référence à JPP ouvre cette petite merveille de mélancolie, troisième album de PNL, Dans la légende.
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Naha
Avec son clip à rallonge (8 minutes pour la partie 1), Naha vient rappeler le thème récurrent des deux frangins des Tarterêts : la complainte du dealer fragile. A la manière de bluesemen du Mississipi qui porteraient des maillots du Barca ou de l’Inter, ça parle biz et iencli, avec toujours ce vieux « VR » (« RV » à l’envers, comprenez Hervé) qui « vote blanc » depuis le premier album, et qui comme Raí (vanne ou pas ?) est devenu une vedette sur le terrain.
Dans la légende
Le morceau titre, avec son beat plutôt rapide et ses rimes kalashées qui virent parfois à l’onomatopée. Le refrain ultra vocodé est quasi pop, idéal pour s’arrêter au feu rouge le coude sur la portière et faire des oeillades aux chicas.
Mira
Ici pas d’hommage au Pablo Mira du Gorafi mais une question toujours en suspend, qui est donc ce petit pélican qui semble tant manquer à PNL ? L’instru est lunaire, les paroles aussi : bizarre, bizarre, bizarre… mais tellement cool et sombre à la fois. Bref, le sel de PNL.
J’suis QLF
Marque de fabrique de l’environnement PNL, le QLF (comprenez Que La Famille) est toujours présent sur ce troisième album et s’érige en quasi religion. Les « millions de vue en 24 heures » ne font pas oublier les basiques. Le clip en milieu balnéaire tombe comme un pantalon bien coupé sur la Air Max. T-shit à fleurs et chapeau de paille en option : l’attirail du kéké sublime et 6.0 mon pote.
La Vie est belle
Premier extrait de l’album et pas forcément le meilleur morceau du disque, mais des souvenirs tellement fort de ce clip, sorte de Daktari sous MDMA, tourné en Namibie (après l’Islande et Londres dans le précédent album). L’instru est planante, les drones fonctionnent à plein tube : la rencontre belle et fatale de Yann Arthus-Bertrand et du rap français.
Kratos
Kratos, le nom du héros du jeu vidéo God of war, qui vend son âme au Dieu de la guerre pour emporter une bataille perdue d’avance. Une métaphore peace and lové de la belle ascension de PNL, mais aussi un hommage au dévouement de deux garçons pour leur maman. Là encore fragilité bien dissimulée et continuité d’un Simba qui les a fait connaître et qui met toujours la larme à l’oeil.
Luz de Luna
Comme ça on croira un hommage à Mecano ou Almodovar, mais cette espagnolade sent plutôt le go fast et les vacances au soleil entièrement payées en liquide. Une sorte de Narcos à l’européenne, dans lequel le duo rappelle son engagement de base : ne pas adresser la parole à la presse. Même Pablo Escobar était plus loquace.
Tu sais pas
Ben si on sait. Franchement trap, toujours campé contre les médias (la fameuse « télé police »), ce titre est peut-être le plus rythmé du disque, il peut même se danser les coudes repliés contre le ventre et faire son petit tour de piste en boîte, flash de Ballantine’s en poche.
Sheita
Comme ça on croirait qu’il manque un « n ». Sur cette instru à la Kraftwerk, les deux gars de PNL se font un egotrip total: Ademo annonce même « chuis CR7 j’prends tout seul le Barça ». Tout cela a certainement été écrit avant la victoire du Portugal en Coupe d’Europe.
Humain
Rimes explicites, refrain incroyable, une frappe en pleine lucarne dans les arrêts de jeu de la finale de la Ligue des Champions. Une instru qui frôle le Boards of Canada et le A Silver Mount Zion, avant de finir en toupie et dans nos casques pour l’éternité, tard le soir, dans les rues de la ville.
Bambina
On parle un peu des filles. Un peu plus loin du deal qu’à l’habitude, ôde à la fidélité dans un océan de relativisme amoureux (sisi), Bambina est une pompe à autotune qui fonctionne à plein tube, qui vous colle au ciel ou au mur (c’est selon) et qui peut faire voyager très loin.
Bené
Au croisement de la kora et du zouk, ce morceau taillé pour la joie est un hommage aux renards des surfaces sud-américains des nineties : dans le désordre Bebeto, Romario, Zamorano, Batistuta – on se demande ce que Di Biagio fait là, lui dont le seul apport au football mondial fût cette patate azzuri sur la barre en 1998n en quart de finale de la Coupe du Monde face à la France (Julien Rebucci était dans le stade).
Uranus
Pas de référence au derrière de qui que ce fût, ni à ce film très pénible mettant en scène Gérard Depardieu. Nabil et Tarik se sont rendus compte que Namek était trop loin, ils se sont donc rabattus sur Uranus, l’avant-dernière planète du système solaire. Un petit manque d’ambition que nous ne jugerons pas, et sur lequel nous n’aurons probablement jamais d’explication. Rimes avec « anus » très discutables.
Onizuka
Le nom du prof dans un manga culte, GTO (Great Teacher Onizuka). Un refain aussi abscon qu’entêtant : « Ouh Onizuka / Ouh / Hella Hella Hella Hella Halla Hella Hella Hella Hella / Ouh Onizuka / Ouh ». Va comprendre, Charles.
Jusqu’au dernier gramme
Un titre explicite qui boucle sur la thématique du dealer fragile. Ca commence comme du Ennio Morricone en bad sur le chant des baleines (ou du Brian Eno sous hélium). Les paroles sont bouleversantes, criantes de lucidité, et viennent conclure ce disque qui au final, porte plutôt bien son nom.
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