Le rock des cavernes, des garages, des gars enragés : un tigre dans le slip. Critique.
A son sujet, on a évoqué The Kills, Jon Spencer et, naturellement, les Cramps. A l’occasion de son cinquième album, on pourrait rendre à Paulo Furtado ce qui lui appartient : la sève de redonner au rock sa capacité de nuire, le déshabillage des minauderies et le rappel que, garages ou bouges, cette musique fréquente rarement les salons lambrissés. On pointera également que deux reprises du disque sont empruntées à Eddie Cochran et Booker T. & The MG’s, soit un destin de petit Blanc fracassé et enroulé autour d’un réverbère et le parcours, surréaliste dans l’Amérique sudiste des 60’s, d’un groupe de Noirs et Blancs.
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Tigerman se situe exactement au mitan de ces turbulences binaires et de cette musique parfois trop grande pour ceux qui la font. Car on y parle de saudade, portugaise et électrique (Rainy Nights), et d’amour ravagé (Do Come Home et son tempo obstiné, parfaitement fascinant). On peut même s’y autoriser quelques interrogations existentielles (le conclusif Is My Body Dead?) dans des frémissements de machines de studio et de boîtes à rythmes déréglées. Et puis, laisser venir le silence, comme un Alan Vega dévasté. Le one-man band le plus séminal de l’époque a encore frappé.
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