Quelle mouche a donc piqué Elbow ? On aimait les Mancuniens en apesanteur, infatigables explorateurs d’atmosphères. Voilà qu’ils réapparaissent, sur le morceau-titre, en treillis et bottes de combat, dégoupillant une mélodie pop insidieuse ou dégainant un solo de guitare bilieux. A l’écoute des paroles (en substance : le « leader of the world » » est un petit […]
Quelle mouche a donc piqué Elbow ? On aimait les Mancuniens en apesanteur, infatigables explorateurs d’atmosphères. Voilà qu’ils réapparaissent, sur le morceau-titre, en treillis et bottes de combat, dégoupillant une mélodie pop insidieuse ou dégainant un solo de guitare bilieux. A l’écoute des paroles (en substance : le « leader of the world » » est un petit voyou), on comprend que le diptère responsable du changement d’humeur se nomme Bush.
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Puis l’album reprend vite de l’altitude. Si les chansons sont plus ramassées et structurées que par le passé, le groupe impressionne toujours pas sa capacité à remplir l’espace en un fourmillement de détails (pizzicati, applaudissements, rires de mioches’), tout en évitant la fioriture. Alors qu’on a longtemps cru à un lien de parenté avec les gentillets Coldplay, il est désormais évident que c’est du côté de Radiohead que se complète l’arbre généalogique d’Elbow (le majestueux Station Approach ou l’inquiétant Mexican Standoff). Ailleurs (Forget Myself et son groove irrésistible), les Anglais se souviennent qu’ils ont grandi sur les terres dansantes de Madchester, tandis que la coda de The Stops vient rappeler que le chanteur Guy Garvey est un enfant du prog-rock.
Autre constante chez le quintet : un don pour bâtir des cathédrales d’émotion. Le lyrisme de The Everthere (remake de When I’m 64), ou celui de Puncture Repair, ode à l’amitié sur fond de piano, inondera ainsi les mouchoirs des plus sensibles. Quant aux pragmatiques, ils pourront se dire que, des Beatles à Elbow, les groupes aux noms les plus cons sont bien souvent aussi les meilleurs.
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