Quatrième essai réussi pour le trio français qui, à l’aide d’influences passées et de désirs futurs, construit avec talent son présent.
« C’est la première fois en trois mois que l’on a quelques jours de libres, alors on en profite !”, explique Romain, en commandant un café à la terrasse d’une salle de concerts parisienne. Accompagné de ses acolytes Raphaël et Simon, les trois membres de Faire reviennent tout juste d’une tournée d’un mois au Mexique, et enchaînent avec une poignée de dates en Europe prévues pour cet été. “On va bientôt jouer sur la même scène que Ty Segall et The Jesus And Mary Chain”, racontent-ils en trépignant d’impatience.
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Depuis la sortie en juin de leur nouvel ep, très logiquement baptisé C’est l’été, plus rien ne semble les arrêter : lives survoltés, clips déjantés et paroles timbrées, le groupe se fait, doucement mais sûrement, un nom dans le vaste paysage de la nouvelle scène francophone.
Inutile d’essayer de les ranger dans une case ou un genre musical, ils s’en chargent pour vous : “On fait de la ‘Gaule wave’. C’est une expression que l’on a inventé pour éviter les étiquettes, et garder la liberté de faire ce que l’on veut en termes de sonorités.” Quatre ep plus tard, le groupe parcourt toujours les styles musicaux avec une aisance impressionnante : de l’ambient au rock sixties, en passant par le punk ou la néo-variété française, Faire explore sans jamais se perdre. “Ça fait douze ans que l’on fait de la musique, nous explique Raphaël, on a découvert beaucoup de styles musicaux ensemble. Nos titres illustrent assez bien les phases par lesquelles on passe.”
Mais l’identité du groupe ne s’est pas seulement construite à travers la musique. En véritables touche-à-tout, les trois garçons font aussi de la vidéo, des collages, du stylisme, des visuels… Les outils idéaux pour faire de Faire une sorte d’ovni reconnaissable entre tous.
“On aime bien faire plusieurs choses en même temps. Notre génération consomme tout, très vite, et peut facilement être autosuffisante. Déléguer, c’est prendre le risque d’être déçu, alors que si tu fais toi-même tes trucs et que ça ne te plaît pas, tu ne peux t’en prendre qu’à… toi !” (rires). »
Et la boucle est bouclée.
Influences spontanées
Fils spirituels de La Femme (pour le côté punk/yé-yé) et d’Elmer Food Beat (leur Marie Louise est comme un Daniela 2.0), ils évitent les interminables interrogations et choisissent la spontanéité comme mantra : sur la pochette de C’est l’été, les trois garçons apparaissent moitié cow-boys, moitié nudistes, courant dans une prairie.
“L’été, ça se passe tout nu dans les champs. C’est une photo pour appeler les gens à se dévêtir, à rigoler. On a eu l’habitude, par le passé, de se poser mille questions, de passer un an à enregistrer un morceau pour, au final, ne pas le sortir. Aujourd’hui, on préfère faire ce que l’on a vraiment envie de faire, sans trop se poser de questions. Jusqu’ici, ça nous a plutôt réussi.”
C’est ce paradoxe entre l’énergie des novices et la sagesse des anciens qui promet à Faire un avenir radieux. Aucun souci à se faire.
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