En explorant le disco queer des années 1980, les trois musiciennes livrent le disque le plus exaltant de la saison.
Après Girl (2019), deuxième album très accrocheur produit par Ash Workman, ces trois musiciennes londoniennes reviennent avec un euphorisant catalyseur de leur pop. L’inspiration ? Le regretté temple queer de Manhattan Downtown, le Paradise Garage, dominé par les platines de Larry Levan, fréquenté par Keith Haring, Madonna, Basquiat ou Diana Ross. Dès Intro, Poppy Hankin (chant et guitare), Iris McConnell (batterie) et Sophie Moss (basse) passent sous le nez du videur avant de nous lâcher – sans sembler vouloir nous récupérer – sur le dancefloor.
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Au programme, donc, le disco dans ce qu’il avait de plus enthousiasmant durant les années 1980, tant du point de vue orchestral (les lignes de basse pourraient damner bien des saints) que sémantique : l’amour heureux, perdu, fantasmé est exploré sous toutes ses coutures pailletées.
En route vers la joie
À la réalisation, Hankin et Ben H. Allen, qui a assuré des grands écarts entre Deerhunter et Christina Aguilera. Bonus : Al Doyle et Joe Goddard de Hot Chip s’invitent sur la conclusion cathartique de Give Me Your Love – on devine que le titre n’est pas choisi au hasard….
Prestige n’échappe pas à des morceaux de pop plus attendus comme Begging You Now ou Easy. Mais cette micro-baisse de régime est vite balayée par un Tell Me confirmant l’hédonisme frais et sensuel d’un disque qui, dès la première écoute, nous met en joie.
Prestige (Moshi Moshi Records/Modulor). Sortie le 4 août.
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