1°) 2001, une apocalypse rock par Yves Adrien (Flammarion)Entre roman autobiographique, rêverie visionnaire et mystique, ode à un ami disparu, inventaire de ce qui dans le rock “mérite rêve ou révérence”, ce texte est un nectar capiteux qui fait passer l’ordinaire des sorties livres pour du vin de table coupé d’eau. 2°) Psychotic reactions & carburetor […]
1°) 2001, une apocalypse rock par Yves Adrien (Flammarion)
Entre roman autobiographique, rêverie visionnaire et mystique, ode à un ami disparu, inventaire de ce qui dans le rock « mérite rêve ou révérence », ce texte est un nectar capiteux qui fait passer l’ordinaire des sorties livres pour du vin de table coupé d’eau.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
2°) Psychotic reactions & carburetor dung par Lester Bangs (Tristram)
Prose folle furieuse, sommet de liberté structurelle, d’invention lexicale et de drôlerie irrésistible. Tel un soliste free ayant rompu tous les freins, Bangs chante le rock et l’Amérique des seventies dans un style turgescent et totalement contagieux pour le lecteur ébahi.
3°) NovoVision par Yves Adrien (Humanoïdes Associés)
Structuré autour du fameux trident 78, Iggy/Bowie/Kraftwerk, un journal d’exil qui invente la littérature techno avec mille ans d’avance.
4°) Rock dreams par Nik Cohn & Guy Peellaert (Albin Michel)
Entre vitraux et lettres de fan, les tableaux évocateurs de Peellaert sont accompagnés de haïkus parfaits de Cohn. Les textes de Rock dreams constituant une sorte de résumé de A wop…, ils peuvent éventuellement servir de dispense à la lecture de ce précédent et remarquable ouvrage de Cohn.
5°) Country par Nick Tosches (Allia)
L’ouvrage sur la country que l’on attend pas : les paragraphes sur Jimmy Davies et Jimmy Rodgers sont plus longs et plus nombreux que sur Johnny Cash ou Hank Williams. Davantage qu’un ouvrage sur la musique, un roman jubilatoire de l’Amérique white trash dont la prose, à la fois laconique et drôle, sent l’encre et la bouse, le foutre et le bourbon.
6°) Sur le rock par François Gorin (L’Olivier)
Sans conteste l’un des plus beaux livres du genre écrits en France. Une autobiographie sensible et élégante à travers les disques et artistes qui ont compté, une élégie à la jeunesse qui s’effiloche inexorablement.
7°) Fuck par Laurent Chalumeau (Grasset)
Récit allégorique sur l’Amérique du XXème siècle à travers sa musique. Autant le Gorin est sérieux, élégiaque, intimiste, autant le Chalumeau se danse sur un mode drolatique et cartoonesque, arpentant les vastes Etats-Unis avec l’érudition du connaisseur et l’esprit rouletabille d’un titi de Paname.
8°) Sweet soul music par Peter Guralnick (Little Brown & Co)
L’auteur a passé du temps en compagnie des divers soulmen, dans le sud des Etats-Unis, méthode qui fait de ce livre à la croisée du portrait, du récit et du reportage, le plus chaleureux, le plus vivant, le plus épais humainement parlant – à défaut d’être le plus brillant sur le strict plan du style.
9°) Sly Stone : le mythe de Stagger Lee par Greil Marcus (Allia)
Essai fondamental sur les mythologies noires américaines, texte qui permet de comprendre deux ou trois choses essentielles sur la « black and bad attitude », de James Brown à Sly Stone, de Ice Cube à Tupac Shakur, de Muhammad Ali à Dennis Rodman.
10°) Born in the USA par Jim Cullen (Harper & Collins)
Jamais Springsteen n’avait été élevé à une telle hauteur intellectuelle. Universitaire pointu, Cullen sonde les racines et le sens profond de l’oeuvre du Boss à l’aune des fondements historiques, poétiques et philosophiques de l’Amérique : Constitution, Thomas Jefferson, Walt Whitman, Waldo Emerson, puis Roosevelt, Dylan, Presley, le Travail, la Voiture, etc. Imaginez Aznavour décortiqué en profondeur par Daney, Braudel et Duverger pour avoir une idée de cet essai. Chiant ? Non, passionnant.
{"type":"Banniere-Basse"}