Jeune vétéran du rap made in XVIIIe, Morad est un survivant, super vivant. Critique et écoute.
Membre de la confrérie Scred Connexion jadis réunie autour de Fabe, Morad n’a jamais pété plus haut que son micro. Sur son premier album solo, il n’est donc pas question de la folie des grandeurs qui ravage le rap français; plutôt d’un verbe quotidien qui ne (se) raconte pas d’histoires, qui évoque avec humilité les tracas d’une enfance dans un quartier populaire (La Vie de quartier) et ne fait ni mystère ni gloire des erreurs de parcours, des années de dope ou de placard.
Sur des productions classiques signées JR ou Oster Lapwass, le héraut du XVIIIe invite la famille Scred, Koma et Mokless, ainsi qu’une poignée de trentenaires qui, comme lui, ont déchiré le masque pour mieux approcher la réalité (Kacem Wapalek, Casey, Dino, C.Sen…). Des lumières crues et sensibles qui éclairent Le Survivant d’un supplément d’âme, transformant une existence lambda en une trajectoire unique.