Victime depuis sa création de menaces diverses et d’intimidations, le festival Hellfest fait pour la première fois face à de réels actes de vandalisme, perpétrés par des catholiques.
Depuis sa création en 2006, le festival Hellfest fait régulièrement l’objet de courriers et de pétitions dénonçant le caractère prétendument blasphématoire du festival, notamment de la part d’associations catholiques. On se souvient entre autres de la requête de l’impayable Christine Boutin, qui, en 2010, se fendait d’un communiqué adressé à Kronenbourg (alors partenaire du festival) comportant ce genre de déclaration :
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“Alors qu’il est de plus en plus avéré que ce type de manifestation peut influencer négativement des jeunes en fragilité psychologique au point de les amener à poser des actes graves et violents, est-il pertinent d’associer l’image de votre groupe à un festival qui promeut et véhicule la culture de mort ? N’est-ce pas en totale contradiction avec la mission de la Fondation Kronenbourg qui est de soutenir des manifestations qui ‘génèrent un mieux vivre ensemble’ ?”
L’affaire était même remontée jusqu’à l’Assemblée nationale, et prenait des atours de plus en plus risibles.
Mais cette fois, il semblerait que l’on soit encore monté d’un cran dans le ridicule et l’absurde. Ce week-end, le site du festival a été vandalisé, avec notamment des inscriptions et menaces du type “Vade retro satanas » ou encore « J-47, 1er avertissement », et au moins une centaine de plantes et d’arbres coupés. Une forme d’intimidation inédite, selon Ben Barbaud, l’organisateur de l’événement qui a déclaré à 20 minutes :
« Auparavant il y avait seulement eu des intimidations sur Internet. Ils n’avaient pas le courage de se montrer à visage découvert. Les messages sont assez explicites pour que l’on puisse pointer du doigt nos opposants historiques, les opposants religieux : ceux qui n’ont jamais vu d’un bon œil le Hellfest. On découvre que certains illuminés de Dieu vont très loin pour ‘protéger’ leur religion. »
Ben Barbaud fait sans doute référence (entres autres) à « Provocs Hellfest, ça suffit », collectif sans visage ni porte-parole mais qui appelle régulièrement à l’annulation du festival sur son site. Il avait d’ailleurs lancé il y a un mois l’opération Jéricho, appelant à participer à des protestations publiques et à des prières quotidiennes jusqu’au 21 juin (date de la fin du festival). Le collectif a condamné les actes du week-end sur son site, mais en appelle tout de même à manifester le 7 mai contre « l’antichristianisme, le fanatisme et l’occultisme” prétendument promus par le festival.
Les clichés ont vraisemblablement la vie dure concernant le Hellfest, malgré la bonne tenue du festival depuis sa création. Quand on voit les joyeux drilles qui se rendent chaque année dans le rassemblement métalleux le plus populaire de France, et que ce dernier s’apprête à fêter son dixième anniversaire sans déplorer d’incident quelconque, on se dit que la violence n’est pas forcément du côté de ceux qu’on croit. Espérons que sainte Thérèse de Lisieux saura ramener à la raison ses brebis égarées… En attendant, le festival a tout de même décidé de porter plainte et prévoit de renforcer sa sécurité.
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