Immatérielle et belle, de la musique de songes venue de Liverpool. Critique.
Leur nom semble inspiré des Pokémon, mais ce sont des créatures autrement plus flippantes que l’on croise dès le sublime Radiant Hex, premier titre de cet ep. Des serpents chimériques entortillés autour de la colonne vertébrale, la chanson, rieuse, raconte un exorcisme. Cérémonie réussie : les trois garçons de Liverpool expulsent de la pop music tout ce qui la pollue, la ronge, l’alourdit, l’empoisonne. Réduite à quelques clapotis de beats, quelques vapeurs de chant, des envolées de cuivres célestes, elle laisse entrapercevoir un James Blake pastoral et spectral. Ce n’est donc pas un hasard si Ninetails a été recruté par Keith Aspden, ancien manager de Talk Talk. Abstraite, insaisissable, aux confins du sibyllin, cette musique pratique elle aussi le dialogue fertile avec le silence, mais aussi avec la dissonance, la luxuriance, dans un va-et-vient enchanté entre épure et abondance, esprit et corps. Un autre groupe de Liverpool, excellent, s’appelait It’s Immaterial ; mais c’est Ninetails qui est immatériel.
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