Il est grand temps de se passionner pour cet électronicien français. Critique.
Escogriffe discret, l’ex-Toulousain Sayem est une plaque tournante de l’ombre, metteur en son ou protecteur plus flou de projets souvent passionnants (Bois Noirs, Le Prince Miiaou, Joya Hope, OK Channel, Toys ou Who Makes Anita Shake), éparpillés sur le spectre des musiques atmosphériques. Car cet évident érudit de BO – Bernard Hermann et John Barry soufflaient fort sur ses premières pièces instrumentales et spacieuses – est homme d’ambiances délétères, jouant au good cop/bad cop dans une tourneboulante entente de la caresse et de la menace.
Accompagné de Joya Hope ou des chanteurs de Concorde ou Toys, il continue de composer des petits films moins noirs, plus romantiques, toujours vicieux ou au moins viciés. Une sorte de pop aux relations de plus en plus lâches avec l’electro, comme évadée, exaltée, à l’image des majestueuses Blow up ou Wire – pop-songs idéales pour un rab de larmes en fin de film : car cette fois-ci, il y a happy-ending.