A l’occasion de la réédition de leur mythique second album, Crooked Rain Crooked Rain, sorti originellement en 1994, lesinrocks.com vous propose de découvrir quatre titres rares ou inédits des américains de Pavement et de revoir le clip hilarant de Gold Soundz. Souvenirs, souvenirs?
En avril 1994, lorsque paraît le deuxième album de Pavement, Crooked Rain, Crooked Rain, le rock international fait grise mine. Kurt Cobain, mort quelques semaines auparavant, a laissé le monde musical en berne, subissant une des gueules de bois les plus terribles jamais affrontées. A quelques milliers de kilomètres de Seattle, sous le soleil de Californie, Stephen Malkmus, Gary Young (bientôt viré pour ses errances et remplacé par Steve West), Bob Nastanovich, Mark Ibold et Scott Kannberg ont, eux, plutôt le sourire.
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Même s’ils connaissent et respectent Cobain et la musique de Nirvana – avec qui ils ont tourné plus d’une fois ? les musiciens de Pavement ne font pas un deuil prolongé. La raison ? Slanted & Enchanted, leur premier album lo-fi en diable sorti en 1992, les a propulsé sur le devant de la scène rock alternative américaine et ils s’apprêtent à sortir Crooked Rain, Crooked Rain, assurément le meilleur album de leur discographie passée et à venir (ça, ils ne le savent pas encore )
Beaucoup plus pop que leur précédent et moins délibérément lo-fi, Crooked Rain, Crooked Rain marque une étape importante dans la carrière du groupe. C’est en effet sur cet album que Pavement cesse d’être un exutoire noisy pour des musiciens bien plus doués qu’ils ne le laissent paraître.
La pop selon Pavement, c’est une bonne louche de mélodies équilibristes poussées dans leurs retranchements par les paroles hallucinées et la voix laconique de Stephen Malkmus ; quelques pincées de (dé)constructions ludiques ponctuées de virées musicales en terrains inconnus. Si les orientation esthétiques du groupe sont en grande partie dût à leur leader Stephen Malkmus, il semble régner à l’intérieur du groupe une entente musicale quasi irréelle.
En découvrant la cinquantaine de titres réunis sur la réédition de Crooked Rain, Crooked Rain (sous-titré pour l’occasion L.A. s Desert Origins, même si l’album fut à l’époque enregistré à New York), on comprend mieux la démarche de ce groupe atypique. Tous ces enregistrements – pour la plupart inédits ou rares ? sont des ébauches, des chutes de studios ou des versions live qui se complètent et s’interpellent entre elles : il n’est pas rare de retrouver un riff, un couplet où un break de batterie sur une démo puis plus tard sur un titre différent.
Si, sur le premier CD, le matériel musical proposé n’étonnera pas les fans hardcore du groupe – on y retrouve l’album original suivi par l’intégrale des faces B des singles de l’album -, les véritables trésors se retrouvent sur le second CD. On découvre ainsi avec plaisir les premières ébauches des morceaux de l’album, enregistré avant le départ de Gary Young, suivies d’une dizaine de titres totalement inédits, enregistrés quelques mois plus tard au studio Random Falls et pour finir, cerise sur le gâteau, une Peel session inédite enregistrée à l’occasion de la sortie de l’album en 1994.
C’est un groupe au travail, parfaitement conscient de son potentiel et de sa spécificité que l’on découvre sur ses deux heures trente de musique. Un groupe qui a, et c’est plutôt rare, trouvé la formule secrète d’une singularité et d’une complémentarité idoine. Après la réédition de leur premier album Slanted & Enchanted, la parution du double DVD Slow Century, c’est ainsi un nouveau chapitre de l’histoire secrète de Pavement qui voit le jour et qui confirme de manière cinglante à quel point ce groupe fut ? et reste encore ? essentiel.
Pour vous replonger de plein pied en l’an de grâce 1994, lesinrocks.com vous propose de (re)découvrir le clip hilarant de Gold Soundz, extrait du DVD Slow Century, et de découvrir quatre titres de la luxueuse réédition de Crooked Rain, Crooked Rain. Tout d’abord, deux titres de la Peel session enregistrée par le groupe le 26 février 1994 : l’étrange Brink of the clouds, typique des constructions labyrinthiques de Pavement où il fait si bon se perdre et The Sutcliffe Catering Song, pop-song bancale et doucement funky. Ensuite, All my friends, chute de studio des plus agréables, issues des sessions avec leur premier batteur Gary Young et, pour terminer, la version démo de l’inquiétant Stop Breathing.
Avec l’aimable autorisation de PIAS
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