Réunissant la crème des musiciens rock de notre époque, les Desert Sessions sont un espace de liberté pour musiciens fâchés avec les conventions. Autour de Josh Homme des Queens of The Stone Age, ce « super-groupe », où figurent des membres de Ween ou même PJ Harvey, est à l’honneur cette semaine avec le clip de Crawl Home.
A l’instar de Mike Patton (Faith No More, Mr Bungle, Tomahawk), Josh Homme, le leader des Queens of The Stone Age, est une des figures incontournables du métal contemporain : un Homme, un vrai, initiateur d’une multitude de projets tous plus passionnants les uns que les autres. Ce guitariste au style économe mais d’une efficacité redoutable est même considéré comme le chef de file d’un courant musical – dont il renie cependant l’étiquette réductrice – le stoner-rock.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dérivé de « stoned » (« défoncé »), le stoner est un métal puissant, psychédélique, gorgé de riffs titanesques à la répétition quasi hypnotique qui prend racine chez les ancêtres du métal comme Black Sabbath. Sauf qu’ici, l’imagerie morbide et les cadavres de bières sont intelligemment remplacés par une thématique alternative et des mégots de pétards.
En compagnie de Nick Oliveri et Alfredo Hernandez, Josh Homme forme à la fin des années 80 l’une des plus improbables machine de guerre de ces vingt dernières années, les mythiques Kyuss. Au bout de quatre albums d’une noirceur insondable, Kyuss se sépare, n’ayant pas réussi à obtenir un succès conséquent. Largement réévalué depuis, le groupe s’est acquis un statut à part, certains comparant même son influence à celle d’un groupe comme le Velvet Underground.
Le laps de temps séparant la fin de Kyuss et la formation des Queens of The Stone Age va permettre à Josh Homme de retrouver goût à la musique. A Joshua Tree, dans le désert californien, il convie quelques camarades au Studio Rancho de la Luna pour des sessions d’enregistrements impromptus.
En cet été 97, en plein milieu du désert, les chevelus que Josh a réunis ? des musiciens de Soundgarden, Monster Magnet, Goatsnake ou encore Earthlings ? se laisse aller à leurs plus sombres desseins. De jams furieux en improvisations hallucinées, ces musiciens s’ouvrent de nouvelles portes et les idées les plus audacieuses ne tardent pas à prendre forme.
Ravi par le résultat, Josh décide de publier ces enregistrements sous le nom de Desert Sessions vol.1 sur un label indépendant. Ces premières Desert Sessions sont le point de départ d’une aventure qui continuera malgré l’emploi du temps chargé des Queens of The Stone Age (leur premier album éponyme paraît dès 1998).
Une dizaine de musiciens plus ou moins anonymes viendront ainsi se dévergonder sur ces sessions dédiées à la déviance et la folie. Sur les volumes 9 & 10 de cette série prolifique, paru il y a quelques semaines sur l’excellent label Ipecac, le line-up réuni ressemble à une vraie dream-team du rock’n’roll sauvage : PJ Harvey, Dean Ween (Ween), Alain Johannes (Eleven), Twiggy Ramirez (ex-Marilyn Manson), Chris Goss (Masters of Reality), Dave Catching (Earthlings, Mondo Generator), Joey Castillo (QOTSA) auquel vient s’ajouter un Josh Homme au sommet de sa forme.
Enregistré en huit jours l’hiver dernier, ces nouvelles sessions sont à ce jour les plus abouties, la participation de la reine PJ Harvey y étant sans doute pour beaucoup. Elle illumine de sa voix majestueuse quelques uns des moments les plus passionnants de l’album et, emportée par la folie créatrice de ses collègues, improvise quelques hurlements de saxophone sur l’inquiétant Dead In Love.
Sur Desert Sessions vol. 9 & 10, l’auditeur est souvent pris à parti, quelques attaques métalliques venant régulièrement assourdir les oreilles (Covered in Punk Bloods). Cependant, les climats et ambiances varient du flamenco désespéré de There will never be a better time à l’électronique répétitive de Powdered wig machine en passant par quelques riffs qu’on jurerait extraits d’un album des Queens of The Stone Age.
C’est le cas de ce Crawl Home particulièrement bien troussé dont les inrocks.com vous propose de voir le clip cette semaine au format Real Video.
Avec l’aimable autorisation d’UNIVERSAL
{"type":"Banniere-Basse"}