Possédé, du free-rock qui fait sauter le compteur électrique. Critique.
Faute de mieux, on avait dans les années 90 appelé “post-rock” un rock épris d’espaces, d’outrepassement, de fugue cosmique. Il cadenassait ses rythmiques en un beat qui se tapait la tête contre les murs pour mieux laisser les guitares divaguer, parler au ciel et zigzaguer, hagardes. Cette façon de défaire du rock tourna vite à la formule, la liberté à l’uniforme.
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Défroqués du rock, mais aussi de formations qui avaient attaqué ses fondations à l’électricité outrancière (dont les géniaux Ulan Bator), les garçons du Réveil Des Tropiques poussent plus loin encore leur dialogue avec le bruit et le chaos, déconstruisant leurs mantras en une furie de faux calmes et d’orages, improvisant un free-rock onirique, qui se tord, s’offusque, s’exaspère mais jamais ne tombe dans la formule. Eux citent Pink Floyd, Can ou Sonic Youth en sainte trinité de cette bacchanale. C’est encore plus orgiaque que ça.
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