Génies du mash-up cinglé, les frangins Dewaele alias les 2 Many DJ’s ont lancé un nouveau projet dantesque et génial : condenser leur gargantuesque culture musicale en 24 mixes thématiques et visuels. Interview et extraits.
A quoi ressemble la collection de disques des frères Deweale ?
Stephen : Oh oh… En ce moment, elle est dans des cartons, stockée dans un entrepôt : c’est devenu difficile à gérer, ça représente environ 55000 disques, peut-être un peu plus. Le chiffre est énorme, c’est une collection que nous avons rassemblée en une décennie. Mais on en a encore plus acheté quand on a débuté ce projet : c’est devenu assez frénétique. On est entré dans un monde de freaks. Mais j’ai pu en rencontrer des pires que nous.
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Il faut une culture musicale immense, pour chercher, trouver et acheter autant de disques…
C’est quelque chose que nous avions déjà. Que ce soit en tant que Soulwax ou en tant que 2 Many DJ’s, il a toujours été difficile de nous définir précisément : la multiplicité des influences musicales est en soi ce qui nous intéresse le plus. Le rock est sans doute notre base principale, on a élargi notre spectre, vers l’électronique, puis vers à peu près tout. Année après année, on découvre de plus en plus de choses, jusqu’à ces dernières années, où on a acheté des disques dans tous les styles, des choses assez rares.
Quelle était l’idée derrière ce projet ?
Les gens nous ont toujours demandé si on allait sortir un nouvel album des 2 Many DJ’s, et notre réponse a toujours été « non ». Puis nous avons fait avec David ce mix d’une heure, Introversy, fait uniquement d’introductions de morceaux, environ 500, avec l’idée de jouer aussi sur le visuel, les pochettes. On a trouvé ça intéressant, et ça a été un déclic : deux heures après, on décidait de faire une série de 24 mixes d’une heure… On était dingues, c’était comme une bravade, comme des potes dans un bar qui d’un coup décident tous de partir à l’aéroport et de prendre le premier avion pour la Pologne. Mais une fois la décision prise, on s’est rendu compte que ça nous prendrait un temps dingue… Les gens pensent qu’il y a une stratégie marketing derrière tout ça mais non : ce n’est qu’une idée stupide. (rires) C’était fun, mais ça a pris tellement de temps dans ma vie que c’en est presque ridicule.
Ca vous a pris deux ans, c’est ça ?
Deux ans, oui. Il faut comprendre que nous avons en même temps fait les mixes et les visuels qui les accompagnent, c’était l’idée de base : ça prend du temps, on est passé par des storyboards, on a beaucoup bossé dessus. On a commencé à digitaliser notre collection de disques il y a environ 4 ans : on ne trouvait pas tout ce qu’on voulait sur iTunes, notamment nos propres raretés, et ça nous permettait en tant que DJ de tout emporter avec nous et d’être libre de travailler sur n’importe quel morceau de n’importe où. On a embauché quelqu’un : on lui donnait les vinyles, les morceaux à digitaliser, il devait aussi renseigner une base de donnée avec les BPM, le genre musical, l’année de sortie. Et scanner la pochette de chaque disque : elles nous servaient à faire les storyboards, nous donnaient des idées d’illustration, de film. Pour chaque thème, on a pioché dans cette base, en démarrant parfois avec 15000 morceaux mais en en utilisant parfois, au final, que 90 ou 100…
Cette volonté de mettre l’image au centre du groupe est nouvelle ?
J’ai fait une école de cinéma, je me suis déjà occupé de clips, on a aussi fait un documentaire il y a quelques années, Part of the Weekend Never Dies. Mais le faire de cette manière et avec mon frère, était assez nouveau, oui. Et assez marrant à faire. L’autre différence est d’ordre budgétaire : on n’avait pas vraiment de budget pour le faire, ça nous a poussés à trouver des idées alternatives, différentes, pour que les gens conservent leur attention pendant tout le mix. Ca nous permet d’être plus abstraits, comme pour Mehari par exemple.
A quoi les gens peuvent-ils s’attendre, sur scène ?
Même si on joue une partie de ces mixes, qu’on y fait souvent référence, c’est assez différent. C’est plus dansant, les gens viennent pour ça, il faut donc garder les choses à un niveau plus élevé en termes d’énergie. On a aussi préparé un mix d’une heure de punk hardcore, je ne suis pas certain que les gens supporteraient ça sur scène en venant voir les 2 Many DJ’s… (rires)
Et Soulwax ? Peux-ton espérer un nouvel album ?
Oui oui oui. Nous avons démarré cette nouvelle radio Soulwax le 4 juillet, et d’une certaine manière ça nous a soulagés de quelque chose, de deux ans d’un travail de fou, qu’on ne pouvait en plus partager avec personne. Instantanément, on s’est mis à écrire des chansons. Il y a aura quelque chose. Mais quand ? Je ne sais pas. Je ne sais même pas à quoi ça ressemblera. Peut-être un mélange de tout ce que nous faisons : quand nous étions du côté électro, le côté rock nous manquait, et vice et versa…
La Radio Soulwax et les dates de concert des 2 Many DJ’s sont à retrouver sur leur site ou via des applications smartphones dédiées.
http://www.youtube.com/watch?v=jMa15n5bqaY
http://www.youtube.com/watch?v=fI8CjDoeC3E
http://www.youtube.com/watch?v=eGYSoe56KtI
http://www.youtube.com/watch?v=jLA5-oPQiGU
http://www.youtube.com/watch?v=UzgUFJ1uPA0
http://www.youtube.com/watch?v=LIABdzjzrP4
http://www.youtube.com/watch?v=oHmD09bgjvE
http://www.youtube.com/watch?v=8oHJPB4Uw88
http://www.youtube.com/watch?v=IBkMNVytvQM
http://www.youtube.com/watch?v=KLkpJM-f-Ao
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