Un procès vient de débuter en Californie pour déterminer qui est l’auteur-compositeur des tubes du groupe Village People, parmi lesquels se trouve « YMCA ». Deux maisons de disques ont amassé l’intégralité des revenus des morceaux jusqu’en 2012.
Le flic des Village People est revenu imposer sa loi. Depuis 2012, Victor Willis, principal auteur-compositeur du groupe de disco, cherche à récupérer les droits d’auteur de 24 des titres des Village People, dont le fameux YMCA. Il les obtient provisoirement en mai 2012. Mais le procès qui réglera définitivement la question vient de s’ouvrir, dans un tribunal californien.
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Le « droit de rétrocession », la loi qui coince les producteurs
Retour en 1976. Lorsque Victor Willis, le policier de la troupe, signe un contrat avec la maison de disques Scorpio Music S.A, il ne lit pas le précieux bout de papier (comme il l’a plus tard confessé), et cède ses droits d’auteur à la maison de disques. Rebelote avec la maison de disques suivante, Can’t stop productions.
Puis viennent les tubes que l’on connaît : Macho Man et YMCA, entre autres, hymnes fameux de fins de soirées avinées. Victor Willis les écrit avec deux français, le compositeur Jacques Morali et le producteur Henri Belolo.
C’est alors que la femme de Victor Willis, avocate de profession, remarque le paragraphe – future bombe à retardement – présent dans le Coryright Act de 1976 : le « termination right« , que l’on peut traduire par « droit de rétrocession ». Ce droit permet à l’auteur qui a cédé ses droits de les récupérer au plus tard 40 ans après la cession, s’il en fait la demande.
Ce précieux sésame représente une parfaite occasion pour le policier des Village People de reprendre le contrôle de son œuvre et – vénalité quand tu nous tiens – de multiplier ses royalties (30 ou 50% des droits aux USA sur le répertoire au lieu des 12 à 20% qu’il a perçu pendant des décennies).
Les auteurs de titres écrits à partir de 1978 ont été nombreux à se ruer sur cette loi (Bruce Springsteen, les Eagles, Pink Floyd, AC/DC), pour récupérer leurs droits sur des tubes que l’on sait monumentaux, face à moults producteurs qui se retrouveront dans une impasse.
Un procès dont les origines remontent à 2012
Lors de ce procès, le juge statuera sur les véritables auteurs de ces 24 chansons. Les droits du répertoire devraient alors être répartis en trois parts égales entre Victor Willis, les ayants-droit de Jacques Morali (décédé en 1991) et Henri Belolo (qui n’aurait pourtant pris part qu’à la production, encore faut-il qu’il apporte au juge une preuve qu’il a co-écrit ces chansons). Or, aucun des deux derniers concernés n’a fait de « demande de rétrocession« .
Parmi les témoins du procès de cette semaine sera présente Phylicia Rashad, l’ex-femme de Willis, célèbre pour son rôle dans The Cosby Show. Elle devrait raconter, selon Hollywood Reporter qu’elle a vu son mari écrire beaucoup de ces chansons à domicile, et qu’elles n’ont jamais été adaptées depuis le français, comme le prétend la maison de disques.
En mai 2012, le tribunal avait accordé à Victor Willis les droits d’auteur et le contrôle de ses chansons.
» J’espère que d’autres artistes trouveront un bon avocat et pourront récupérer leurs œuvres que beaucoup d’entre nous ont cédées lorsque nous étions plus jeunes, avant que nous sachions ce qui se passait vraiment, confessait Victor Willis en 2013 au New-York Times. Quand vous êtes jeune, vous voulez juste avoir du succès et vous ne faites pas vraiment attention à ce qui est écrit sur le papier que l’on vous tend et c’est une grosse erreur. «
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