Exigeant et dingue, le duo parisien revient avec un péplum glacial. Critique et écoute.
Si cet album symbolise les nuits de rêve, on s’inquiète franchement des cauchemars de Scratch Massive. Peint en noir impitoyable, le mur du son du duo parisien est un terminus, au pied d’un fatras de glace : au-delà, on ne s’aventure pas sans risque de cryogénisation.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ici, on ne danse pas : les jambes tremblent, c’est le froid, c’est l’effroi. Mais la grande trouvaille de Maud Geffray et Sébastien Chenut, c’est d’avoir convié à leur furie arctique des voix chaudes, incongrues à telles températures : Jimmy Sommerville, rarement à ce point mis en danger, fait merveille d’humanité dans le dédale désolé de Take Me There ; Daníel Agúst, pourtant habitué aux grooves givrés des Islandais Gus Gus, erre dans Paris comme une âme damnée, pour une somptueuse tranche d’omelette norvégienne, gelée à l’intérieur et torride en surface.
Produit avec une ampleur affolante et bâti comme une BO épique, où s’illustre une fois encore le terrifiant Koudlam, ce troisième album du duo refuse de se plier aux règles du genre : pas de répit, pas de repos, tout ici est tension, jeu cruel sur les nerfs aux aguets. Le film serait une torture exquise et raffinée, qu’on finirait confus, en nage.
{"type":"Banniere-Basse"}