Retour inespéré du bricolo touche-à-tout de la pop anglaise. Nouveau triomphe : critique et extraits.
Depuis six ans qu’il avait disparu des radars, on commençait sérieusement à s’inquiéter pour Tom Vek, au point d’envisager de sortir Jacques Pradel de sa bonbonne de formol pour le mettre sur le coup. Ouf de soulagement, recourir à de telles extrémités est désormais aussi inutile que les groupes de limiers qui pullulèrent sur Facebook au lendemain de sa volatilisation : Tom Vek est vivant et, deuxième bonne nouvelle, il n’a (presque) pas changé.
Car s’il n’est plus le prophète de l’electro-pop geeky découvert sur We Have Sound (Metronomy, Hot Chip ou MGMT pourraient lui ériger une statue tant ils lui doivent), il partage toujours avec Jeremy Shaw un talent inné pour les compositions-oxymores. Tenez-vous le pour dit, l’écoute de Leisure Seizure, comme celle des Songs about Dancing and Drugs de Circlesquare, donne autant envie de danser que de mettre des danses.
Mais au fait, où était-il passé pendant tout ce temps ? Nulle part, répond avec candeur ce Londonien attifé comme Sheldon Cooper (de la sitcom The Big Bang Theory) après une séance de relooking chez Jarvis Cocker. Il prenait tout simplement le temps, entre acquisition de matos vintage, apprentissage de techniques de production et déménagements de studio, de consolider les bases de ce deuxième crossover.
Et ça s’entend. Dans les chocs de cymbales d’Aroused, d’une sophistication rythmique à faire passer les matheux de Foals pour des pratiquants de lutte à l’huile. Dans les échos de cloches de World of Doubt, gabarit de rock fragmenté et abrasif à la Beck. Dans les déferlantes de bleeps de A.P.O.L.O.G.Y., mille-feuille pop digne du meilleur de TV On The Radio. Dans la surdité de la basse d’A Chore, dans les samples d’accordéon qui effleurent On a Plate, dans les vibrations du dubstepesque Close Mic’ed, bref dans tous ces détails qui font la différence entre les bonnes chansons et les grandes chansons. Celles de Tom Vek, chantées avec l’inimitable timbre d’éternel incompris qui est le sien, sont immenses.
http://youtu.be/Vv-CiCcriVM
http://youtu.be/hJL8T6JG1m4
http://youtu.be/qKf6a17xkjU