Coldplay a publié Every Teardrop is a Waterfall, premier single d’un album à venir. Et c’est une catastrophe sans nom : critique.
Les détracteurs de Coldplay peuvent sortir le champagne: le nouveau single publié par la troupe de Chris Martin est comme qui dirait une belle grosse bouse. Pas mal de gens, d’ailleurs, avaient lâché l’affaire dès le troisième album des Anglais, agacés par la pop souvent bien consensuelle du groupe.
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Apparus à la fin du XXe siècle comme des bons disciples de Jeff Buckley, les Anglais se transformaient en effet, dès l’album X&Y, en meilleurs élèves de l’école U2- c’est moins la classe. Pourtant, Coldplay restait, jusqu’à aujourd’hui et malgré les grosses ficelles FM et les mélodies pompières, une des meilleures machines à composer des tubes et remplir des stades.
Un groupe grandiloquent mais attachant, une formation moins pénible que Muse, plus inspirée que les Killers, moins pédante que Kasabian, capable de fournir aux radios leur lot de tubes respectables, de plaire autant à votre rideau de douche qu’à votre tante de Paimpol. Mais ça, c’était jusqu’à ce weekend. Aujourd’hui, rien ne va plus.
Le nouveau titre du groupe, Every Teardrop is a Waterfall, est tout bonnement infernal : réalisé comme un vieux tube dance biélorusse de 1993, c’est un hymne pour auto tamponneuses, un truc pour fêter la Saint-Patrick habillé en vert dans un Zénith avec tous les gens qui sont en vert après sur le parking- belle évolution chromatique quand on se souvient que Coldplay fut longtemps le groupe du jean blanc.
Premier problème posé par le morceau : les guitares qui semblent imiter le son de cornemuse façon bande originale de Titanic. Ce n’est pas folklorique, c’est pathétique- n’est pas Zach Condon qui veut. Deuxième souci : l’absence dramatique de mélodie- c’est pourtant là que le groupe fut un jour excellent (si, si, allez donc réécouter Green Eyes, Shiver, Spies ou Sparks).
Troisième problème : les références. Et là, faut pas pousser mémé dans les orties : en allant pomper l’air d’un titre (I go to rio de Peter Allen) qui avait inspiré à Claude François son chef-d’oeuvre Je vais à Rio (emprunt officiellement reconnu par le groupe), Coldplay part en sucette comme il se doit. Un jour viendra, on se lèvera, on prendra notre petit déjeuner normalement et tout, et on apprendra que le groupe crédite la zoubida pour son nouveau single.
Griotte sur le gâteau indigeste, le titre pâtit d’une production abominable : le son est laid, compressé, aigu et lourd à la fois, comme dans un single pourri de Lady Gaga. Bref, Chris Martin, si chaque larme est une cascade, notre chagrin est aujourd’hui un tsunami. Le jour où tu auras l’idée brillante, avec tes amis, de composer le numéro de Nigel Godrich pour produire tes chansons, ton groupe signera probablement un grand disque. On en est loin.
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