L?arrêt de Bouillon de Culture et le départ de Bernard Pivot font couler de l?encre même de l?autre côté de l?Atlantique.
Dans un paysage audiovisuel où même les chaînes publiques sont soumises aux lois de l’audimat, l’émission littéraire de Bernard Pivot fait alors figure d’excentricité, explique le New York Times, puisqu’il s’agit d’un programme destiné à une élite (donc minoritaire) aimant passé ses fins de soirée du vendredi à écouter des écrivains discuter livres et échanger des idées. Suit alors un portrait flatteur de Bernard Pivot (il est précisé au lecteur que ça se prononce peev-O) : le journaliste américain parle de son charme naturel, de sa curiosité intellectuelle et de son enthousiasme enfantin qui, selon lui, ont clairement contribué à sa popularité. Et d’ajouter que ses 28 années passées à la télé sont une mesure du respect qu’il a gagné en gardant une saine distance avec les maisons d’éditions et les écrivains et en refusant de faire des chroniques littéraires, pourtant singulièrement lucratives, pour des médias de renom.
Le journaliste du New York Times rappelle que pour beaucoup d’intellectuels, ce n’est pas une coïncidence si l’arrêt de Bouillon de Culture correspond avec l’arrivée de la première émission de « real TV » (Loft Story, NDLR). Et que la plupart des émissions culturelles sont maintenant, en France, de plus en plus diffusées sur les chaînes du câble et du satellite.
Rappelant alors la forte croyance de Pivot dans le rôle éducatif de la télévision, surtout pour les chaînes publiques qui ont la fonction de guider les gens vers la culture, le New York Times affirme que, sur ce point, il a prouvé qu’il était un bon professeur. Mais si le quotidien le compare à Oprah Winfrey pour l’influence qu’ont ses avis sur la vente des livres, Bernard Pivot explique que c’est justement cet impact sur les ventes qui ont peut-être rendu l’émission moins intéressante. Certains invités préférant rester silencieux que de vexer un autre écrivain.
L’article conclut sur une prophétie de Bernard Pivot sur les suites de son départ : « Aujourd’hui les éditeurs sont en larmes, mais si le nouveau programme littéraire marche, ils auront tôt fait de m oublier. »
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