Compagnon de route de Serge Gainsbourg, Jean Ferrat ou encore Boby Lapointe, connu par ailleurs pour sa centaine de bandes originales de films, le compositeur et arrangeur surdoué avait 91 ans.
Rares sont les musicien·nes français·es d’aujourd’hui, même pas quadragénaires pour la plupart, qui ne citent pas Alain Goraguer comme l’une des leurs influences. En particulier, c’est la bande originale du court métrage de René Laloux La Planète sauvage (1973), chef-d’œuvre de psychédélisme funky et langoureux sur lequel plane un mystère, qui revient dans les bouches de Gaspard Augé (Justice) ou encore Forever Pavot.
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Compositeur et arrangeur surdoué, Alain Goraguer est mort à l’âge canonique de 91 ans. Si l’on se souvient du film de René Laloux, coscénarisé par Roland Topor, et de sa musique largement samplée depuis, c’est d’abord dans les années 1950 que le musicien se fait connaître, aux côtés de Boris Vian, dont il signera la bande-originale de l’adaptation cinématographique du livre J’irai cracher sur vos tombes, réalisée par Michel Gast en 1959.
De Gainsbourg à Abd al Malik, en passant par le cinéma X
Né le 20 août 1931 à Rosny-sous-Bois (93), c’est sur la Côte d’Azur, à Nice, qu’il apprend le piano, avant de monter à Paris où il sillonnera les boîtes de jazz de Saint-Germain-des-Prés. Proche de Boris Vian, avec qui il travaillera sur des morceaux d’Henry Salvador, Alain Goraguer sortira en 1956 son premier album en tant que pianiste, le bien nommé Go… Go… Goraguer.
Il deviendra par la suite l’un des grands arrangeurs et chefs d’orchestre de Serge Gainsbourg jusqu’en 1964, mais aussi de Boby Lapointe et de Jean Ferrat, qu’il accompagnera pendant des années. Il sera par ailleurs l’homme aux manettes d’un grand nombre de tubes yé-yé (des Sucettes et Jazz à gogo, de France Gall), en passant par Juliette Gréco, Brigitte Fontaine, Georges Moustaki ou Serge Reggiani, que ce soit en tant qu’arrangeur ou compositeur. En 2008, il collaborera avec Abd al Malik sur l’album Dante.
Côté image, il signera plus d’une centaine de B.O. de films (dont celle de Strip-tease de Jacques Poitrenaud, en 1963, qui lui valu de se brouiller avec Gainsbourg si l’on en croit l’intéressé, qui revenait sur cette histoire dans un entretien accordé au Monde en 2019), sous son nom ou sous le pseudonyme de Paul Vernon quand il s’agira de faire dans le cinéma érotique. Il est également le compositeur du générique de l’émission Gym Tonic (et ses célèbres onomatopées Tou Tou You Tou), diffusée sur Antenne 2 entre 1982 et 1986.
Nous reviendrons en long sur la carrière d’Alain Goraguer.
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